UltimoDiez
·7 novembre 2019
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·7 novembre 2019
Deux ans avant d’acquérir l’OGC Nice, l’entreprise Ineos et son propriétaire Jim Ratcliffe – plus grande fortune de Grande-Bretagne – ont également pris les rênes du Lausanne-Sport, sept fois champion de Suisse entre 1913 et 1965. Le club a rapidement été confronté à une descente en seconde division, dont il ne s’est pas encore extirpé, même si le projet lausannois n’a pas tout à fait les mêmes causes ni les mêmes ambitions que celui des Niçois.
Nous sommes en mai 2020. La saison de Ligue 1 s’achève et le PSG est une nouvelle fois sacré champion de France en ayant balayé la concurrence. L’OGC Nice, quant à lui, fraîchement racheté par la puissante firme Ineos et dopé par quelques transferts onéreux (Kasper Dolberg, Adam Ounas, Alexis Claude-Maurice) s’est complètement écroulé. « Nous pourrons avoir la Ligue des champions régulièrement à Nice », annonçait en octobre Jim Ratcliffe, néo-propriétaire du club et 110e fortune mondiale. Mais la C1 n’est finalement qu’une lointaine chimère : les Aiglons se sont enlisés dans les profondeurs du classement. Et leur projet va devoir redémarrer depuis la Ligue 2.
Ce flashforward semble un peu ubuesque, voire totalement fantaisiste. Pourtant, cette mésaventure, le FC Lausanne-Sport (LS) l’a connue quasiment trait pour trait lors de la saison 2017-2018. L’autre club du bastion Ineos, officiellement passé sous pavillon britannique le 13 novembre 2017, nourrissait également de fortes ambitions à l’arrivée de ses richissimes investisseurs. Mais la formation suisse n’a pas du tout tenu le rythme escompté : cinquième de Super League lors de la trêve hivernale – environ un mois après son rachat –, Lausanne est tombé en Challenge League – la seconde division du pays – six mois plus tard, finissant dernier du championnat.
Envol retardé
Sans prêter pareille destinée au Gym, cette situation a de quoi interloquer. « Dans l’absolu, ce n’était pas une anomalie que le LS chute, explique Lionel Pittet, journaliste au service sport du quotidien suisse Le Temps, basé à Lausanne. Le timing fut étonnant, bien entendu, et a surpris tout le monde. Mais dire que c’est la faute d’Ineos, je ne m’y risquerais pas. » Les arrivées de quelques joueurs – très bien payés – lors du mercato hivernal consécutif au rachat (Enzo Zidane, Simone Rapp, Alexander Fransson) n’avaient toutefois guère fonctionné. « Il n’y a pas eu de grand chambardement, mais quelque chose s’est alors cassé au sein de l’équipe », admet Lionel Pittet.
L’envol du club vaudois a été sérieusement retardé. Et aujourd’hui, le Lausanne-Sport n’a pas encore retrouvé l’élite du football suisse. « Le LS est désormais en quête de stabilité, poursuit le journaliste. Malgré l’échec de montée en 2018-2019 [le club a fini 3e de Challenge League, ndlr], l’entraîneur Giorgio Contini a été maintenu. Tout comme Pablo Iglesias, le directeur sportif. Et Lausanne s’appuie désormais sur des jeunes joueurs, dont certains sont formés au club. On est passé à un projet construit sur le moyen-long terme. » Les performances récentes de la formation vaudoise sont d’ailleurs encourageantes : après 13 journées, les Lausannois sont leaders de Challenge League.
Entre Nice et Lausanne, des intérêts divergents ?
Les motivations ne sont toutefois pas les mêmes au Lausanne-Sport et à l’OGC Nice. Les deux clubs cultivent certes, à degrés divers, des ambitions européennes, mais l’arrivée d’Ineos dans le canton de Vaud fut davantage circonstancielle. « En 2010, Ineos a installé son siège social à Rolle, non loin de Lausanne, pour pouvoir bénéficier d’arrangements fiscaux, décrypte Lionel Pittet. Il est grandement supposé qu’en échange, l’entreprise a dû s’investir dans la vie locale. Ineos a commencé à sponsoriser les équipes de volley, de rugby et de hockey lausannoises. Le LS cherchait un repreneur, il y avait la perspective d’un nouveau stade … Et Ineos a donc repris le club. »
« Ces investissements sont extrêmement voyants et profitables à tout le monde. L’entreprise s’achète une image très positive alors qu’elle est vivement critiquée au niveau international », poursuit-il. A Lausanne, les dépenses de Jim Ratcliffe se sont raisonnées même si, pour Lionel Pittet, le club comme les supporters sont loin d’avoir « fait le deuil » de leurs objectifs européens. Les exigences seront forcément plus relevées sur la Côte d’Azur, où une coopération avec le LS pourrait vite se développer. Dans un communiqué paru le 27 août, Bob Ratcliffe, le président lausannois, précisait d’ailleurs vouloir que les deux « se complètent » et puissent « grandir ensemble ».
Photo crédits : causerie-magazine
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