TLMSenFoot
·23 décembre 2019
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·23 décembre 2019
L’heure est au bilan en Suisse. Après une première moitié de saison bien animée sur les différentes pelouses du pays, la rédaction @HoppSuisse vous propose de passer en revue ce qu’il s’est passé en LNA féminine, en Super League, en Challenge League. Nos contributeurs vous donnent également leurs avis sur le parcours des clubs romands engagés dans la Swiss Football League.
Rédigé par @JonathanTunik
Avant toute chose, petite introduction factuelle du championnat d’élite du football féminin suisse, dont la formule vous est peut-être inconnue. La Ligue Nationale A est un championnat à 8 équipes composé de 28 tours, ce qui permet à chaque club d’affronter ses 7 adversaires 4 fois. À la fin du championnat, les deux premiers accèdent à la Champions League ou à ses préliminaires, le 8e est relégué en LNB et le FC Zürich est sacré champion.
En tout cas jusqu’à cette année. Le FC Zürich, vainqueur du championnat à 22 reprises dont 10 des 12 dernières éditions, est un ogre comme on en connaît peu dans le football masculin. Elles tiennent depuis six ans un rythme qui flirte avec le ratio d’une défaite par saison et ont terminé le dernier exercice avec 30 points d’avance (en 28 matchs, donc) sur le FF Lugano, 2e.
Cette saison, la cadence a changé. Ce rythme invariable et un peu ennuyeux s’est transformé en une valse entraînante qui n’a pas faibli jusqu’aux ultimes journées de ce premier tour. Plusieurs raisons à cela : un FCZ qui a laissé partir certains bons éléments à l’étranger sans compenser, un relèvement du niveau général et surtout un sursaut d’ambition chez le représentant romand qui connaît sa deuxième saison dans l’élite. Regard sur le classement:
Le Servette FC Chênois Féminin, né il y a moins de trois ans de l’intégration du Football Féminin Chênois Genève à la structure du Servette FC. Monté en LNA pour la première fois de son histoire au printemps 2018, le Servette FCCF a terminé la saison passée à la 4e place. Cette année, pour assumer ses objectifs – atteindre l’Europe, un titre dans les deux ans – Servette a mis les moyens et s’est attaché les services d’une douzaine de joueuses. Des joueuses d’expérience, comme Caroline Abbé et Gaëlle Thalmann qui cumulent plus de 100 sélections avec la Nati, des jeunes Françaises désireuses de jouer à l’étranger et des anciennes de LNA sont venues se greffer à un effectif riche en jeunes joueuses. L’alchimie n’a pas pris immédiatement, les Genevoises perdant leur premier match à YB (1-0), mais elles sont depuis invaincues. Leader après la 5e journée, elles ont consolidé cette place en s’imposant à domicile face aux championnes en titre (3-2) lors d’un match serré et en livrant une véritable démonstration à Zürich (1-5).
Le FCZ n’a pas connu d’autres défaites que ces deux déconvenues face aux Grenat. Mis à part un match nul contre le voisin de Grasshopper (1-1), les joueuses d’Ivan Dal Santo n’ont connu que la victoire, souvent par des scores fleuve, grâce notamment à leur buteuse Fabienne Humm.
Le championnat avait la fière allure d’un Cerbère jusqu’à ce que le FC Bâle ne connaisse une fin d’automne compliquée. Notamment en bénéficiant d’un calendrier qui débutait en douceur, les Rhénanes sont restées invaincues plus longtemps que quiconque, en plus de rester au contact de Zürichoises et Servettiennes. Les Bâloises partagent avec les deux locomotives cette capacité à s’imposer dans les matchs serrés, une qualité essentielle dans ce championnat où on dirait que tout le monde peut accrocher tout le monde. Elles ont cependant plié lors de leur trois derniers matchs de l’année, deux fois face à Zürich (dont un match de rattrapage) et une fois face à Servette, encaissant 13 buts sur ces 3 matchs. Pointant désormais à 10 points de Servette et à 7 de Zürich, les Rotblau paraissent désormais loin du podium.
Cette saison de LNA, c’est aussi les déboires de Lugano qui rendent le championnat orphelin d’une de ses 8 équipes. Deuxième de la saison passée, le FF Lugano 1976 reposait sur un contingent composé presque uniquement de joueuses américaines qui profitaient d’une sorte de bourse privée qui combinait des études à Milan et la possibilité de jouer au haut niveau. Seulement, les autorités suisses n’avaient visiblement pas été mises dans le coup et l’Office du Travail a jugé que leur situation n’était pas licite. Pour la défense des Tessinoises, considérer que pratiquer le football en Suisse en tant que femme est une activité professionnelle est une hypocrisie au vu des moyens qui y sont mis. Depuis la sixième journée, Lugano évolue donc avec des jeunes du club, qui n’ont pas accroché le moindre point et ont encaissé 5 fois à 5 reprises au moins.
Lugano ne compte donc que 4 points pris en début de saison et a permis à GC, qui avait commencé sur 6 défaites en 6 matchs, de se donner de l’air avec ses 12 petits points. On retrouve entre les deux Saint-Gall-Staad, néo-promu qui a surtout fait des points contre ses adversaires directs.
Le championnat est complété par le FC Luzern et YB-Frauen, deux équipes disposant d’individualités intéressantes et qui font tampon entre le trident de proue et le trident de poupe. Avec respectivement 19 et 16 points, elles peuvent éventuellement prétendre au podium, c’est tout.
Pour conclure ce tour d’horizon, la Coupe Suisse n’a connu aucune grande surprise et Zürich, Bâle, YB et Servette s’affronteront fin mars en demi-finales. En terme de Ligue des Champions, Zürich et Lugano ont été sortis dès leur entrée en lice par Minsk et Manchester City. Dans une compétition dure à suivre car en perpétuelle évolution, il se peut que les deux premiers de LNA doivent passer des tours préliminaires l’année prochaine.
Le début de saison était rempli de promesses. On s’attendait à assister à une lutte pour le titre entre Young Boys et Bâle ainsi qu’à voir Servette en solide néo-promu. Non seulement ces promesses ont été tenues, mais force est de constater que cette première-partie de saison nous a réservé d’autres surprises. En effet, la lutte pour le titre a vu un invité inattendu avec Saint-Gall qui talonne Bernois et Bâlois, Servette performe au-delà des attentes et, contrairement à la saison dernière, le milieu de tableau ne se tient pas en quelques points mais, au contraire, de vraies tendances se dégagent, montrant ainsi qu’il est possible pour les clubs de devenir stables en travaillant intelligemment. Un oeil sur le classement:
En haut de tableau, l’espoir est de mise concernant une vraie lutte pour le titre. YB a vécu une première moitié de saison minée par de nombreuses blessures, ce qui leur a coûté des points. Mais le champion en titre reste sérieux et appliqué. Il peut également compter sur un banc de grande qualité, ce qui lui permet de passer l’hiver en leader, avec 38 points dans le sac.
2 points derrière lui se trouve le FC Bâle. Les Rhénans ont perdu leur couronne depuis deux saisons mais semblent cette fois-ci bien décidés à retrouver leur place, en témoignent les deux confrontations face à leur rival bernois: la première s’est achevée sur un score de 1-1 au Stade de Suisse mi-septembre. La deuxième, elle, fut remportée par les Rotblau sur le score sans appel de 3-0. Sur une vague positive, au contraire des Jaunes et Noirs, les Bâlois peuvent avoir de l’espoir en seconde partie de saison.
Equipe inattendue dans cette lutte pour le titre, le FC Saint-Gall de Peter Zeidler (ex-Sochaux) ne pointe qu’à 1 petit point de Bâle. Pratiquant un football attractif, les Brodeurs possèdent la meilleure attaque du championnat (42 buts inscrits, soit 2,3 par match). L’effectif est également très jeune (23,7 ans de moyenne d’âge) et peut compter sur une belle ferveur populaire. La grande question est de savoir si les Saint-Gallois pourront tenir jusqu’à la fin de la saison. C’est tout le mal qu’on leur souhaite, tant leur équipe fait plaisir à voir, amenant un vent de fraîcheur sur notre championnat et, cerise sur le gâteau, venant jouer les trublions au sommet de la hiérarchie.
Derrière le trio de tête, deux clubs se détachent du bas de classement. En 4e position, 5 points derrière Saint-Gall, le FC Zürich a fonctionné sur courant alternatif cet automne. Le FCZ a en effet soufflé le chaud comme le froid. Et un froid plutôt glacial, comme en témoignent les trois défaites 4-0 et la déculottée 5-0 ramassées ces 18 premiers matchs. Ces lourdes déconvenues ont néanmoins seulement entrecoupé des périodes positives, ce qui permet aux Zürichois de figurer en bonne position au classement malgré une différence de but largement défavorable (-9).
3 points derrière le FCZ se trouve le néo-promu, le Servette FC. Après leur belle saison en Challenge League, on s’attendait à voir les Genevois s’adapter sans trop de difficultés à la Super League. Malgré un passage à vide avec deux mois sans victoire entre septembre et octobre, les Grenat semblent avoir d’ores et déjà accompli la mission maintien, avec une jolie 5e place à Noël. L’équipe a démontré qu’elle avait un potentiel énorme, en témoignent les victoires face à des gros du championnats (2-0 contre Bâle, 3-0 contre YB et même un 5-0 sur la pelouse du FC Zürich). Un retour dans l’élite gagnant pour Servette !
Un peu au-dessous, trois clubs se tiennent en 3 points. Au 6e rang, Lugano, une équipe peu spectaculaire (encaissant peu de buts mais peinant à en marquant également) dans laquelle on ne voit pas de contours d’un véritable projet de jeu. Les Tessinois, à leur décharge, avaient fort à faire cet automne. Qualifiés en phase de groupe d’Europa League, les Bianconeri ont joué sur plusieurs tableaux. Désormais éliminés, ils pourront se focaliser sur le championnat en deuxième partie de saison.
Le même constat sur le manque de jeu peut s’appliquer au FC Lucerne, à la différence près que les joueurs de Suisse centrale marquent encore moins et encaissent encore plus. Et qu’ils n’ont pas l’excuse de la Coupe d’Europe pour expliquer leur piètre 8e position.
Si Lugano et Lucerne n’ont jamais réellement réussi à décoller lors de cette première moitié de saison, ce n’est pas le cas des Sédunois qui ont démarré très fort. A la lutte pour les premières places jusqu’à fin septembre, les Valaisans ont ensuite dégringolé au classement, ne récoltant que 5 points lors des 11 journées précédant la trêve. Un bilan famélique qui fait que le FC Sion s’est séparé en cours de route de son entraîneur, Stéphane Henchoz. Tout comme Lugano (qui a remplacé Fabio Celestini par Maurizio Jacobacci) et Lucerne (qui s’est séparé de Thomas Häberli).
A la place de barragiste, Xamax est là où les observateurs l’attendaient. Sauvé in extremis la saison passée après une victoire au scénario rocambolesque dans le barrage de promotion-relégation face à Aarau, les Neuchâtelois savaient qu’ils allaient à nouveau souffrir pour se maintenir. Depuis le début de l’exercice, les Xamaxiens n’ont en effet remporté que deux victoires. Mais ils ont ça de plus qu’ils perdent aussi moins souvent, avec un total de huit matchs nuls qui permettent, pour l’instant, aux Rouge et Noir de limiter quelques peu les dégâts.
Surtout que, en-dessous de Xamax et en dernière position, le FC Thoune fait bien peine à voir. Le club oberlandais, avec un budget minuscule, a toujours été considéré comme un candidat à la relégation. Mais il nous avait habitué ces dernières saisons à sauver sa place dans l’élite, souvent avec facilité. Dans le monde du ballon rond helvétique, on qualifiait cela à chaque fois de “surprise”. Mais vu que l’exploit se produisait chaque saison, la vraie surprise est cette fois-ci de les voir au fond du trou. Les 9 minuscules points pris dans cette première partie de championnat se passent de commentaire. 2019 est un millésime à oublier pour Thoune, qui a inscrit seulement 27 points sur cette année civile (soit, à titre de comparaison, autant que le néo-promu Servette lors de ses 18 matchs dans l’élite cette saison).
Cette saison de Challenge League promettait d’être marquante. En effet, Grasshopper, qui est descendu en seconde division pour la deuxième fois de son histoire seulement (la première étant un court passage de deux saisons entre 1949 et 1951), souhaite retrouver l’élite rapidement, tout comme le Lausanne-Sport (détenu par Ineos, également propriétaire de l’OGC Nice). Une lutte à deux qui a vite tourné à l’avantage des Lausannois, véritable rouleau-compresseur sur le plan offensif. Grasshopper accroche cependant la place de barragiste, talonné par des clubs que l’on n’attendait pas. Le point au classement:
Au sommet du tableau, on retrouve un Lausanne-Sport qui fait plaisir à ses supporters. La saison précédente était un échec, celle-ci est pour l’instant une réussite. Solide leader avec 39 points au compteurs et 50 buts inscrits, les Vaudois ont parfois calé face à des adversaires prenables mais ont assuré dans les matchs décisifs. Il faut aussi dire que, du côté de Lausanne, il y a une obligation de monter: un nouveau stade est en construction et devrait être prêt à l’été 2020. Et l’inaugurer en seconde division serait un échec énorme pour le Lausanne-Sport et son ambitieux propriétaire.
A 6 points derrière le LS se tient Grasshopper. Relégué logiquement après des années de gestion catastrophique, le Rekordmeister veut se reconstruire progressivement. Pas d’excès de confiance ni en début de saison ni à la trêve: les dirigeants se disent satisfaits de cette deuxième place, synonyme de barrage. GC n’a pourtant de loin pas donner toutes les garanties: souvent vainqueur à l’arrachée, perdant de nombreux points bêtement et, surtout, incapable de gagner les matchs couperet (deux défaites face au Lausanne-Sport, dont une à domicile alors qu’ils évoluaient à 11 contre 10 pendant près d’une demie-heure).
Un survol rapide du milieu de tableau, très dense, permet de révéler quelques surprises: là où on attendait Aarau et Winterthour en outsider derrière les deux favoris, ceux-ci sont bien à la traîne. Aarau, barragiste malheureux la saison précédente, pointe à une bien triste 7e place, à onze points du 2e rang. Les Argoviens, avec un effectif âgé et une défense très perméables, déçoivent. Winti, 6e et 2 points devant Aarau, n’est pas en reste, manquant de constance.
A la place, sur les talons de GC, on retrouve des équipes pour le moins inattendues. Sur le podium, Kriens surprend son monde. Ils sont suivis par un Wil qui fait jouer les jeunes (110 titularisations de joueurs suisses M21 en 18 matchs) et un Vaduz qui souhaite, à terme, retrouver une Super League que les Liechtensteinois ont quitté en 2017.
Derrière ces équipes se situe le club néo-promu, Stade Lausanne Ouchy. Le club du sud de Lausanne découvre pour la première fois la Challenge League et le monde professionnel, après avoir enchaîné les promotions (le club évoluait encore en 5e division il y a de ça 6 ans). Réputée pour être une équipe joueuse malgré ses moyens limités, le SLO a alterné de gros passages à vide et des séries très positives, qui ont permis au club de se tenir au final suffisamment éloigné de la zone de relégation.
En bas de tableau, la situation est plus compliquée. Schaffhouse, avant-dernier avec 16 points au compteur et la plus faible attaque de la ligue (seulement 15 buts inscrits), ne confirme pas les espoirs qu’on avait pu placer en lui avec le retour des frères Yakin sur le banc. Murat et Hakan avaient pourtant fait des miracles avec le club du Munot, Schaffhouse parvenant à se placer en haut de tableau lors du précédent passage des ex-internationaux suisses en 2017.
En position de lanterne rouge se trouve Chiasso. Honni à travers la Suisse pour sa gestion douteuse et son stade vétuste, le club tessinois cumule 12 points à mi-saison. Ayant pour habitude de refaire presque intégralement son effectif à chaque mercato, les Rossoblù n’ont cette fois-ci pas réussi à construire une équipe qui tienne la route. Autre obstacle pour le maintien: la Swiss Football League a d’ores et déjà annoncé aux dirigeants tessinois que la pelouse de leur stade devra être intégralement changée, faute de quoi, le club se verra refuser sa licence pour la saison 2020-2021… affaire à suivre.
«La 1ère partie de saison du Servette FC peut être divisée en 3 blocs distincts. Acte 1. L’insouciance du promu. Durant l’été, les hommes d’Alain Geiger ont surfé sur l’euphorie de la promotion en démarrant pied au plancher la saison. Des matchs solides faces aux cadors du championnat (nul à YB, défaite avec les honneurs face à Bâle) et des points glanés contre les plus petites formations amènent de l’optimisme dans les rangs Grenat. Seul accroc, Servette manque d’efficacité. À l’image d’un Koro Koné peu habile dans le dernier geste, les Grenat ne concrétisent pas les occasions qu’ils se créent.Acte 2. Le trou d’air de deux mois. L’entrée dans l’automne est difficile pour Servette qui enchaîne 8 matchs de suite sans victoire entre fin août et début novembre. Outre une élimination piteuse en 16e de la Coupe face à GC (2e division), les coéquipiers de Steve Rouiller n’avancent plus en championnat. Une perte de confiance et de nombreuses blessures peuvent expliquer ce passage à vide. Les absences de Cognat et Ondoua au milieu du terrain ont été fortement ressenties.Acte 3. Une fin d’année en fanfare. Le match déclic a eu lieu lors d’un dimanche pluvieux de novembre : une victoire 3-0 face à Young Boys comme déclencheur d’une très belle série. A partir de là, l’effectif du SFC semblait enfin libéré avec des joueurs performants (Tasar, Schalk, Kyei) et une envie de jouer entrainante. La victoire contre Bâle et celles à Lucerne et Zürich (0-5) illustrent ce renouveau. L’arrivée du sud-coréen Park, autour de débuts tonitruants avec un triplé au Letzigrund, ajoute une option supplémentaire à l’attaque servetienne. Avec 27 points (5e place, à 13 pts de la place de barragiste occupée par Xamax) et un effectif en confiance, l’année 2020 promet au bout du lac. Assez pour viser l’Europe dès ce printemps ? Les premiers matchs du 3e tour nous amèneront un début de réponse.»
«Résumer ces premiers mois de Super League pour le FC Sion est assez simple : les 7 premiers matchs nous ont livré des promesses qui n’ont pas été tenues lors des 11 suivants. En effet, au soir de la 7e ronde, les joueurs sédunois pointaient au sommet de la Super League avec 16 points. 11 matchs et seulement 5 points plus tard, le constat est plus amer. Le mercato estival était alléchant, mais il a rapidement sombré, avec les départs de l’entraîneur Stéphane Henchoz et de Valon Behrami, annoncé comme la grosse recrue estivale.Le deuxième tour pourrait s’annoncer compliqué selon les résultats des premières sorties de l’année. Il faudra chercher une certaine stabilité dans le secteur défensif, puisque Sion possède la 9e défense de Suisse, avec 35 buts encaissés. Beaucoup trop pour espérer jouer les places européennes. Nul doute que le président Christian Constantin misera beaucoup sur la Coupe de Suisse, où le FC Sion est en quarts de finale. Trois matchs pour un éventuel titre et qualification européenne, voilà qui pourrait mettre un peu de joie du côté des supporters…»
«Neuchâtel Xamax démarre la saison 2019/2020 avec une toute nouvelle philosophie, axée désormais sur la formation et de jeunes joueurs tandis que le coach Stephen Henchoz, parti s’asseoir sur le banc de Sion, a cédé sa place à Joël Magnin.La saison débute difficilement avec un match nul face à Thoune à la Stockhorn Arena alors que les locaux étaient pourtant mené 2-0, mais deux cartons rouges ont compliqués les affaires de Xamax. Il faudra attendre la neuvième journée et un déplacement au Stadio di Cornaredo pour voir le club de Neuchâtel arracher sa première victoire. La saison des rouges et noirs s’annonce déjà être un rude chemin de croix.Face aux rivaux romands, Xamax ne brille pas plus (trois nuls et une défaite 1-3 face à Sion). Résultats des courses : à la mi-saison, les résidents du Stade la Maladière patinent tristement en neuvième position et ne doivent qu’au FC Thoune (malgré tout vainqueur du match à Neuchâtel) de ne pas hériter du statut de lanterne rouge. Accusant un retard de quatre points sur Lucerne, huitième, il faudrait un miracle pour que Xamax ne soit pas à la lutte jusqu’à la fin de la saison pour éviter la relégation. Pire encore, seule la place de barragiste semble être un objectif réaliste.La qualité de jeu proposé depuis le début de la saison ne laisse présager rien de bon et à moins d’être imaginatif sur le marché hivernal pour renforcer un groupe dans le dur, principalement moralement, la saison pourrait s’achever de manière très triste pour le Neuchâtel Xamax FCS.»
«Le Lausanne-Sport se rachète de la plus belle manière. Après une saison 2018-2019 ratée, avec une équipe et un plan de jeu minimalistes, il y avait de quoi s’inquiéter pour l’exercice suivant. Les supporters (moi y compris) réclamaient le départ de l’entraîneur, Giorgio Contini. Le club lui a pourtant laissé une deuxième chance et c’est peu dire que le coach l’a saisi. Quelques ajustements dans l’effectif (notamment le recrutement d’Aldin Turkes, meilleur buteur de Challenge League 2018-2019) et une grosse remise en question du système de jeu auront suffit à métamorphoser l’équipe. Passant d’ultra-minimaliste à archi-dominateur, le LS est un magnifique leader de Challenge League. Meilleure attaque, meilleure défense, les deux meilleurs buteurs et le meilleur passeur de la ligue sur le terrain, tout y est. Cerise sur le gâteau: un joli parcours en Coupe. Le club est encore en lice au stade des quarts de finale, après avoir notamment éliminé deux adversaires de l’élite.Bref, la deuxième partie de saison s’annonce belle sur les hauts de Lausanne. Il faudra continuer sur cette lancée pour pouvoir inaugurer le nouveau stade (dont l’inauguration est prévue à l’été 2020) en Super League !»
«Le Stade Lausanne Ouchy est exactement là où on l’attendait: éloigné de la zone de relégation et au niveau de la plupart des autres équipes du championnat. Fonctionnant par série, le club a eu un rude apprentissage du haut niveau avec 1 point pris sur les 4 premiers matchs. S’en est suivie une superbe série positive qui a vu le club grimper au 4e rang avec 13 points en 5 matchs, puis une nouvelle longue série de matchs sans victoire, et enfin 2 matchs remportés juste avant Noël. Au final, cette 8e place est assez conforme aux capacités du SLO.Le club du sud de Lausanne se bat en effet avec ce qu’il a : peu de moyens mais beaucoup de volonté. De la volonté de produire du beau jeu, mais aussi une incroyable force de caractère, qui lui a permis de faire face et de ne jamais rien lâcher, malgré les nombreuses blessures et l’exil forcé à Nyon (leur Stade Samaranch n’étant pas aux normes de la Challenge League). Une équipe plaisante à voir jouer et qui, si elle continue comme ça, n’aura aucune peine à se maintenir en deuxième division.»
La rédaction @HoppSuisse vous transmet “tops” et ses “flops” de cette première moitié de saison. Six dans chaque catégorie, trois sur le plan collectif et trois sur le plan individuel.
L’équipe entraînée par Peter Zeidler obtient les louanges de tout le pays. Et c’est mérité. Pointant au 3e rang de Super League, 3 points seulement derrière le leader bernois, le FCSG est la plus belle surprise de ce début de saison. Pratiquant un football attrayant, basé sur un pressing haut et une volonté de toujours aller de l’avant, quitte à prendre des risques au niveau défensif, les Brodeurs enchaînent les bons résultats.
Notons aussi que leur équipe est jeune (23,7 ans de moyenne d’âge dans l’effectif). Notamment, la ligne défensive habituellement titularisée du côté du Kybunpark se compose de Miro Muheim (latéral gauche, 21 ans), Yannis Letard (défenseur central, 21 ans), Leonidas Stergiou (défenseur central, 17 ans) et Silvan Hefti, latéral droit et capitaine, 22 ans). Du beau jeu et des jeunes qui amènent des résultats: un exemple à suivre pour le reste des clubs suisses.
La formation genevoise, néo-promue, s’est adaptée à merveille à la Super League. Débutant sur les chapeaux de roue, elle a ensuite calé avant de brillamment se reprendre. Alain Geiger, un coach jugé has-been lors de son entrée en fonction à l’été 2018 alors que le club évoluait en seconde division, a montré aux yeux de la Suisse qu’il avait changé. L’équipe elle-même fait plaisir à voir, avec un groupe soudé, de superbes individualités (Rouiller, Stevanovic, Cognat, Tasar, bien d’autres encore…) capables d’empiler les buts comme d’en encaisser peu.
Sur le plan extra-sportif, le club progresse également. Le stade a enfin droit à quelques finitions (exit les murs en béton brut et les sièges délavés), les finances sont stables, la direction est saine. L’équipe féminine montre aussi l’exemple à tous les niveaux (leader de LNA et superbes efforts dans la communication). Bref, tout roule à Servette !
Avec l’arrivée d’Ineos, l’espoir était de mise dans la capitale olympique. Si le club a pu se structurer et se développer sur le plan extra-sportif, les débuts furent laborieux sur le terrain. Relégation en deuxième division en 2018, remontée immédiate loupée l’année suivante. Mais cette saison semble être la bonne. L’équipe de Giorgio Contini donne au public de la Pontaise une bonne raison de se rendre, pour la dernière fois, dans la vétuste enceinte lausannoise.
Avec un superbe Kukuruzovic à mi-terrain, distillant les bons ballons, et un solide Loosli en défense, l’équipe tourne à merveille. Véritable machine offensive (50 buts en 18 matchs), le LS le doit aussi à son trident d’attaque, qui n’a rien à envier aux meilleurs du pays: le serial buteur Aldin Turkes et les deux enfants du club Andi Zeqiri et Dan Ndoye sont d’ailleurs observés bien au-delà des frontières suisses. Le projet lausannois semble, cette fois-ci, sur la bonne voie.
Le virevoltant ailier du FC Bâle fait parler la poudre et chavirer les défenses cette saison. Auteur de 2 buts et 2 passes décisives en 10 matchs de championnat, le jeune (20 ans) international kosovare commence à démontrer tout son potentiel. Cantonné au rôle de joker au début de la saison, il prend à peu de l’importance dans le jeu rhénan à tel point qu’il fut titularisé lors de 5 des 6 derniers matchs de Super League du FCB. Edon Zhegrova, un jeune à surveiller de près !
Devenu indésirable à Lugano en 2018, le défenseur central décide de faire un pas de retrait et rejoint Servette et la Challenge League. Après une belle saison qui voit lui et son club être promus à l’échelon supérieur, Steve Rouiller fait un retour fracassant dans l’élite. Acteur majeur de la solidité défensive servettienne (seconde meilleure défense du championnat avec 18 buts encaissés en autant de rencontres), le Valaisan de 29 ans, aux tacles salvateurs et au placement irréprochable, se place aujourd’hui parmi les tous meilleurs défenseurs de l’élite.
Déjà meilleur buteur de Challenge League 2018-2019 (avec “seulement” 16 buts, mais en jouant avec le futur relégué Rapperswil-Jona), Aldin Turkes a déjà égalé le total de son précédent exercice. Transféré au Lausanne-Sport cet été, l’attaquant bosnien est en pleine confiance et n’en finit plus d’enfiler les buts. Décisif, comme en témoigne son doublé face à Grasshopper lors du choc au sommet du 13 décembre (victoire 2-1 des Lausannois, pourtant réduits à 10), Aldin Turkes est en bonne partie responsable du très bon début de saison du LS.
Cette saison est bien partie pour devenir une nouvelle purge pour les supporters du FC Sion. Les choses avaient pourtant bien commencé avec des bons résultats en début d’exercice, malgré la piètre qualité du jeu proposée. Une réussite plutôt chanceuse qui finit par tourner. La grosse recrue du mercato, Valon Behrami, tourne les talons. L’entraîneur Stéphane Henchoz démissionne, avant de laver son linge sale dans la presse, critiquant fortement la mentalité de l’effectif. Les joueurs ne tarderont pas à lui répondre. Une réponse dans la presse également, car sur le terrain, la réponse est, à ce jour, encore attendue par les fans du club valaisan.
Il est assez difficile d’en vouloir au club oberlandais. Avec des moyens limités, effectuant chaque saison son mercato dans les divisions inférieures pour recruter à moindre coût, le club réalisait à chaque fois “l’exploit” de se maintenir. Cette saison, ce n’est pourtant pas le cas. Le recrutement n’était pourtant pas mauvais sur le papier avec, notamment, les venues de Castroman (Schaffhouse) et Chihadeh (Kriens). Mais la sauce n’a pas pris sur le terrain, Thoune ne parvenant pas à produire du jeu. Pire encore, le fighting spirit, si typique de ce petit club, semble avoir disparu. On peine à voir où se dirigent les Thounois dans de telles conditions.
La Suisse a toujours en tête le match de barrage 2018-2019: Aarau remporte le match aller 4-0 à Neuchâtel, mais se voit rattrapé par Xamax à domicile avec une défaite 4-0. La séance de tirs aux buts sera perdue et, à la suite de cette Aarau-montada, les Argoviens évolueront une saison de plus en Challenge League. Episode catastrophique mais, tout de même, cette participation aux barrages faisait d’Aarau un outsider à la promotion cette saison. 18 matchs et 22 points plus tard, les Argoviens pointent à la 7e place. Avec un effectif très âgé, une défense qui prend l’eau (35 buts encaissés, seule la lanterne rouge Chiasso fait pire en Challenge League), les Argoviens sont loin de confirmer les attentes de leurs supporters.
Lorsque Lucerne rachète Margiotta au Lausanne-Sport cet été, les supporters vaudois se frottent les mains. Pour cause: l’attaquant italien, traînant son spleen après la relégation du club lausannois, passe une saison plus que moyenne au sein d’une Challenge League dans laquelle il ne souhaitait pas évoluer. Retrouvant l’échelon supérieur, le Transalpin a certes marqué 3 buts et donné 5 passes décisives, mais manque toujours de la régularité nécessaire pour confirmer le statut qu’il s’est lui-même donné.
8 matchs de Super League, 2 cartons rouges. Bilan pas fameux pour le xamaxien Pietro Di Nardo. Expulsé lors du premier match de la saison à Thoune puis lors de la 4e journée à Zürich, le milieu de terrain s’est également plus fait remarquer par ses tacles peu maîtrisés que par sa faculté à créer du jeu. Et cela pourrait bien coûter encore plus de points à son équipe, qui en a pourtant bien besoin.
Le vétéran du FC Aarau avait beaucoup fait parler de lui la saison passée. Si son bilan plutôt positif de 11 buts inscrits en 26 matchs de Challenge League faisait parler de lui en bien, ce n’était pas le cas de son anti-jeu permanent. Entre simulations, plaintes intempestives auprès des arbitres, provocations inutiles, l’attaquant de 37 ans a dégouté pas mal de suiveurs du foot suisse. Il en va de même cette saison, mais avec pas mal de buts marqués en moins.
Le bilan est terminé. Ces quelques mois auront été agréables à suivre pour toute notre équipe et, on l’espère, pour tous les observateurs du football suisse. Désormais, c’est l’heure des vacances pour nos clubs. Le mercato arrive et les équipes retrouveront l’entraînement début janvier.
Nos championnats reprendront dès le 24 janvier pour une deuxième partie de saison qui s’annonce intéressante. Une lutte pour le titre en Super League ? Les féminines de Servette championnes de Suisse ? Une promotion pour le Lausanne-Sport ? On vous laisse faire vos pronostics et nous les envoyer sur notre compte twitter @HoppSuisse.
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