Le Journal du Real
·4 décembre 2024
Le Journal du Real
·4 décembre 2024
Depuis le lot de Morata, Nacho, Carvajal ou encore Vazquez, aucun joueur formé au sein de la Maison Blanche n’a réellement su taper dans l’œil des entraineurs de l’équipe première comme Raul Asencio. Et pourtant, à l’image des Hakimi, Ødegaard, Llorente ou encore Kubo; le talent ne manque à La Fábrica.
Vêtir cette tunique blanche sans s’effondrer sous le poids d’un Bernabéu rempli d’aficionados, nécessite une force de caractère spéciale Real Madrid. Une aptitude rare que semble détenir le numéro trente-cinq madrilène, encore inconnu aux yeux du grand public, il y a deux mois de cela.
Cette mentalité tant appréciée par les Madridistas ne date pas d’hier, le parcours de Raul Asencio illustrant une force de caractère couplée à une confiance en soi presque naturelle. Arrivé à tout juste quatorze ans, ce n’est pas le club, mais bel et bien lui qui a ouvert la porte vers le onze titulaire. La volonté de fouler les pelouses professionnelles, mais pas n’importe lesquelles : celle du Santiago Bernabéu.
Une petite troisième place dans la hiérarchie de l’équipe réserve couplée à un Ancelotti laissant seulement de maigres miettes aux jeunes du centre formation, et le choix de son futur paraît évident. Rien ne lui empêchait de quitter le club cet été afin d’obtenir du temps de jeu au plus haut niveau, à l’instar de ces anciens partenaires. Non, lui veut rester, lui veut s’imposer.
De l’audace associée à l’amour de l’écusson, en résumé tout ce que Madrid aime. Il s’agit certes d’un pari risqué, mais surtout d’un pari payant !
À cause, ou en l’occurrence ici, grâce aux multitudes de blessures, ce neuf novembre face à Osasuna, alors préparé à cirer le banc, Raul Asencio rentre en jeu dès le tiers du match. D’ailleurs, ce choix de Don Carlo ne s’avère pas être anodin. En effet, Jesus Vallejo se trouvait dans le groupe et rien ne lui empêchait de déplacer un Ferland Mendy à titre d’exemple dans l’axe central.
L’attitude de Raul Asencio tant pendant qu’en dehors des entrainements lui a surement tapé dans l’œil, le technicien italien ayant dû flairer un nouveau profil « Real compatible ». Néanmoins, obtenir une opportunité, mais ne pas la saisir, s’avère presque inutile. Combien de joueurs ont et auraient failli dans un tel contexte. Probablement première et unique chance avec les séniors au Santiago Bernabéu, entouré d’un contexte plus que tumultueux, une défaite plongeant le club dans la crise.
Une passe décisive pour Jude Bellingham accompagné d’une prestation défensive irréprochable honorée par un cleen-sheet. Un récital suivi de trois prestations impressionnantes. Dans cette situation, ce n’est plus le talent qui parle, mais l’état d’esprit, véritable essence de cette institution si atypique.
Sur le carré vert, Raul Asencio ne s’avère ni le plus grand en taille, ni le plus musclé et encore moins le plus rapide. Cependant, inspiré sûrement par un certain Carvajal, ce dernier ne se laisse pas marcher dessus. Darwin Núñez peut en témoigner : lorsqu’on le cherche, ce dernier répond, sans jamais dépasser les limites. L’impression de voir un vétéran usant à merveille l’art de la roublardise pour d’arriver à ses fins.
Suivant les pas des Hierro voire des Ramos, véritable symbole de l’identité Merengues, le numéro trente-cinq possède à son arc les cordes « dur sur l’homme » mais aussi « sang-froid ». Un portrait de défenseur rugueux qui dégage un sentiment de puissance, d’agressivité si rare au sein du football espagnol actuel. Ajoutez à cela un jeu balle au pied moderne, toujours soigné même sous la pression adverse, et vous obtenez un profil correspondant à merveille à la Casa Blanca.
Enfin, l’on commence même à apercevoir une âme de leader qui rend les autres meilleurs. Effectivement, depuis son apparition, ses qualités semblent bonifier celles de son coéquipier allemand Rüdiger, à l’instar de ces trois cleans-sheets sur les quatre derniers matchs.
Tout simplement l’impression que ce Raúl Asencio s’avère prêt à mourir sur le terrain pour son club de cœur : le Real Madrid.