RC Lens : « C’est un garçon travailleur », qui est Martin Satriano ? | OneFootball

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·15 septembre 2024

RC Lens : « C’est un garçon travailleur », qui est Martin Satriano ?

Image de l'article :RC Lens : « C’est un garçon travailleur », qui est Martin Satriano ?

Débarqué en toute fin de mercato au RC Lens, Martin Satriano attend toujours sa première titularisation. L’avant-centre uruguayen, qui a marqué Brest avant de signer en Artois, postule ce dimanche soir face à Lyon. Découverte de ce 9 au profil et au parcours détonnants.

Révélé à Brest, loin de Montevideo ou de Milan

Il est né à Montevideo, a été formé au mythique Club Nacional (49 titre de champion d’Uruguay) et avait tapé dans l’œil du grand Inter Milan à 20 ans, mais Martin Satriano est avant tout marqué du sceau brestois. L’Uruguayen s’est révélé en Ligue 1, à la pointe du Finistère. Une destination étonnante pour celui qui possède également un passeport italien. « À Brest, il a vécu deux saisons distinctes, rappelle Yann, membre du compte X Brest On Air. Six mois en 2021/2022, au cours desquels il a montré toutes ses qualités de buteur : sens du but, efficacité, capacité à presser… Il s’est vraiment montré parfaitement à son aise, alors qu’il ne parlait pas français et débarquait dans un nouveau pays et un nouveau championnat. »


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Après avoir fait ses preuves en France, le board intériste espère de l’avant-centre qu’il fasse son rond de serviette en Italie. Ainsi est-il inclus dans l’opération Kristjan Asllani, qui quitte Empoli pour l’Inter. Martin Satriano fait le chemin inverse, en prêt, sans vraiment être désiré par Paolo Zanetti, coach empolesi de l’époque. « Il est revenu en 2023/24 après un prêt manqué à Empoli (2 buts en Serie A, ndlr), poursuit Yann. Il était beaucoup moins en réussite devant le but, mais il a montré tout son sens du jeu et sa capacité à faire briller les autres. Arrivé sur le tard et avec une préparation physique retardée – comme à Lens cette saison -, il a eu six mois moyens mais au cours desquels on voyait bien le potentiel. »

Avant de mettre tout le monde d’accord et de participer au conte de fées brestois, qui achève la saison sur le podium contre toute attente : « Finalement, il réalise une deuxième partie de saison exceptionnelle en alternant entre ailier gauche et buteur. Seulement quatre buts mais tous extrêmement importants et surtout un joueur indispensable au fonctionnement offensif. Il était à l’origine de presque tous nos buts sur les derniers mois, soit en créant le décalage, soit en étant à la passe ».

Un neuf atypique

Car Martin Satriano n’est pas un avant-centre au profil prolifique, décisif et tueur devant le but. L’Uruguayen fait dans l’atypique. Malgré son gabarit (1,87m) et une vélocité loin de détonner, il peut également évoluer sur les côtés et « l’a magnifiquement fait l’an passé ». « C’est un joueur autosuffisant, qui sait se créer des opportunités seul et sait faire briller les autres, dépeint le suiveur du SB29. Tout cela découle de deux choses : la très grosse intensité qu’il met dans tout ce qu’il fait et un sens du jeu indéniable. Il y ajoute des qualités techniques notables, même si c’est un joueur qui a un style extrêmement simple et “brut”. Il a assez peu marqué finalement dans sa carrière, il peut progresser là-dessus. »

Il a besoin d’enchaîner les matches pour être performant. Il ne faut pas l’attendre performant à chaque rentrée s’il ne joue que 30 minutes par-ci par-là.Yann, suiveur brestois, à propos de Martin Satriano

Sur ce plan, la marge de progression est considérable. En trois saisons au niveau professionnel, jamais Martin Satriano n’a franchi le cap des quatre buts en championnat, à chaque fois avec Brest. « Il a indéniablement des vraies qualités de buteur, il a juste besoin d’une saison référence. Il faut aussi qu’il gagne en spontanéité et améliore son opportunisme dans la surface – mais c’est un garçon travailleur, je suis certain qu’il y arrivera, assure Yann. En revanche, je mets un point d’attention : il a besoin d’enchaîner les matches pour être performant. Il ne faut pas l’attendre performant à chaque rentrée s’il ne joue que 30 minutes par-ci par-là. » Problème, depuis son arrivée au RC Lens, l’ancien de l’Inter n’a disputé que deux rencontres : 15 minutes contre Brest, 4 minutes à Monaco.

Au RC Lens, un statut encore à définir

Son choix de rallier le RC Lens n’en reste pas moins compréhensible. « C’est un projet sportif cohérent, le parfait tremplin s’il veut aller plus haut », salue l’observateur brestois. Ce dernier tente d’expliquer la préférence de Martin Satriano à Lens plutôt qu’à Brest, qui faisait le forcing pour continuer l’aventure. « Nous ne sommes pas dans le secret des dieux mais on peut imaginer trois raisons concomitantes, expose-t-il. Un salaire plus généreux à Lens, même à la marge ; une proximité géographique avec Paris plus forte, chère à sa famille car sa femme habitait à Paris quand il était à Brest ; un projet sportif bien plus attrayant pour un jeune joueur. »

Yann ajoute, à propos de Brest : « Vendre la LDC n’est pas très attrayant quand tu répètes en permanence viser la 15e place en championnat. Satriano garde de grandes ambitions et veut, notamment, retrouver la sélection. Alors Lens peut sonner comme une bien meilleure étape avant les gros clubs européens qu’il vise. » Avant de braquer son viseur vers les cadors du Vieux Continent, le néo-Lensois, très peu à l’aise en français malgré son année et demi en Bretagne, devra déjà faire son trou en Artois. Loin d’être chose aisée au vu de la concurrence pour deux postes : Wesley Saïd, en pleine bourre, Florian Sotoca, cadre lensois, Rémy Labeau-Lascary, en constante progression, et M’Bala Nzola, autre recrue estivale.

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Baptiste Fernandez/Icon Sport

« Il arrive tardivement et sans préparation. Je suppose qu’il va démarrer dans la rotation et essayer, progressivement, de se faire une place. Il n’est pas exclu de le voir remplacer Sotoca sur un horizon d’un ou deux ans, non ?, s’interroge le spécialiste du Stade Brestois, qui note un sérieux atout dans la manche de l’Uruguayen. Satriano est un joueur qui sent le jeu, il peut être associé à n’importe quel type de joueur en réalité. C’est un joueur complet, qui saura s’adapter aux besoins de l’équipe et de ses coéquipiers. »

Yann conclut : « La réalité de Satriano, c’est qu’il n’a fait aucune préparation estivale complète depuis le début de sa carrière professionnelle et qu’il n’a jamais enchaîné deux ans de suite au même endroit. S’il ne trouve pas cette stabilité, sa carrière risque d’être un immense gâchis ». Le principal intéressé est prévenu.

Crédits photo : Baptiste Fernandez/Icon Sport

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