Real Sociedad / Elustondo, la forme affirmative | OneFootball

Aritz Elustondo compose avec Robin Le Normand l’une des meilleures charnières de Liga. Devenu un titulaire en puissance, il est à 27 ans, l’un des meilleurs centraux espagnols du moment. De quoi devenir un cadre d’Imanol Alguacil et un leader de l’ambitieux vestiaire txuri-urdin.

C’est l’histoire d’un supporter qui a fini par porter le brassard de capitaine de son équipe. Aritz Elustondo arbore la ikurriña autour du biceps quand Mikel Oyarzabal est absent ou remplacé et pendant qu’Asier Illarramendi récupère d’une blessure musculaire. Le défenseur central fait partie de ce qui se fait de mieux à son poste actuellement en Espagne. Au côté de Robin Le Normand, il compose une défense centrale en constante évolution, actuellement la 4e du championnat avec 9 buts encaissés en 10 rencontres.

La carrière d’Elustondo a pris un tournant inattendu grâce à… Aymeric Laporte. Si Eusebio Sacristán lui a offert sa confiance lors de la saison 2017-2018, le transfert du Français de l’Athletic à Manchester City a provoqué un glissement de Gipuzkoa à la Biskaia puisqu’Íñigo Martínez a rejoint les Leones fin janvier 2018, laissant une place importante dans un secteur concurrentiel car, dans le même temps, Diego Llorente et Raúl Navas ont connu des pépins physiques réguliers. Mais le corps du natif de Beasain est lui aussi capricieux. Ses saisons sont elles aussi émaillées par des périodes à l’infirmerie, ce qui a ralenti sa progression et son installation définitive dans le XI d’Imanol Alguacil. A présent, Llorente, Navas et Modibo Sagnan sont partis de Zubieta et Elustondo s’est aguerri puis imposé.

Photo by Antonio Pozo / Pressinphoto / Icon Sport

La saison de l’affirmation

A 27 ans, Aritz Elustondo a abordé cette saison 2021-2022 reposé et avec une cheville en bien meilleur état qu’au mois de mai. C’était d’ailleurs l’une des craintes du staff txuri-urdin. Mais une double injection de plasma et une bonne dose de repos ont permis au Basque de revenir à 100% de ses moyens. En concurrence avec Igor Zubeldia, Elustondo a pris le dessus sur son cadet de 3 ans qui a reculé d’un cran la saison passée après avoir perdu progressivement sa place au milieu. Et il ne cache pas ses ambitions personnelles pour s’installer durablement en charnière.

Jusqu’à présent, Imanol Alguacil l’a érigé en solution numéro 1 pour accompagner Le Normand. Accessoirement, il s’est mué en buteur providentiel contre Granada avec un doublé salvateur (3-2) et une passe décisive laser pour Oyarzabal contre Cádiz (2-0). La preuve d’un leadership nouveau ?

Alors pourquoi ne pas le voir un jour dans une convocation de Luis Enrique ? Si le sélectionneur offre des opportunités à de jeunes joueurs, il ne semble pas spécialement enclin à « baptiser » des profils un peu plus expérimentés pour compléter l’arrière-garde, quitte à faire revenir le vieillissant Raúl Albiol quand il n’est pas blessé ou à faire revenir un Diego Llorente, aujourd’hui à Leeds.

Mais une chose est certaine : à l’image de l’ensemble de la Real Sociedad, Elustondo a franchi un palier mental en remportant la Copa contre l’Athletic. Dans une saison indécise où les traditionnels grands affichent des difficultés, les Txuri-urdinak ont l’opportunité de viser très haut. Pour cela, il faudra être plus régulier que la saison dernière et peut-être renoncer à jouer sur plusieurs tableaux pour jouer les épouvantails sur la durée et plus pendant quelques semaines.

François Miguel Boudet