le11
·21 juillet 2024
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·21 juillet 2024
Arrivé au LOSC à 19 ans, Serhou Guirassy n’a pas fait dans la langue de bois pour dire tout le mal qu’il pensait de sa gestion de la part du club nordiste, qu’il a quitté après seulement une saison avant de franchir les étapes progressivement.
Un an et puis s’en va, mais des souvenirs douloureux gravés dans la tête pour forger le joueur qu’il est devenu aujourd’hui. Invité du Club des 5, Serhou Guirassy n’a pas mâché ses mots à propos du LOSC et du traitement qu’il a reçu. « J’arrive à Lille à 17 ou 18 ans, embraye-t-il pour refaire le fil de sa courte aventure lilloise. Je fais une année en pro à Laval avant. Avec du recul, je pense que j’étais un peu trop jeune avant d’arriver à Lille, j’aurais peut-être dû rester une saison de plus à Laval en Ligue 2. Mais je fais le choix de sauter dans le grand bain au LOSC. Ça a été une belle expérience parce que j’apprends le vrai monde pro, où il n’y a pas de cadeau. J’apprends les vices du monde pro. Tu vas croire qu’untel est ton ami, mais ça ne l’est pas. Ça te forge pour la suite. »
Le nouvel avant-centre de Dortmund poursuit : « C’était une période compliquée pour le club, on n’était pas à notre place donc c’était compliqué de faire confiance aux jeunes. J’étais jeune, j’avais besoin de jouer donc j’avais opté pour un prêt à Auxerre. J’ai été trop impatient. On veut vite aller dans les grands clubs, mais je pense que je n’étais pas prêt dans le sens où je ne me connaissais pas assez pour pouvoir performer. » En Bourgogne, à l’échelon inférieur le jeune attaquant se relance pleinement. Avec 8 réalisations en 16 rencontres de Ligue 2, l’ancien Lavallois retrouve ce qui fait l’essence-même de son rôle : le but.
Si le tableau dessiné est plutôt positif jusqu’ici, Serhou Guirassy sort les barbelés. De retour au LOSC après six mois aboutis à l’AJA, il n’hésite pas bien longtemps. « Je pouvais continuer à Lille, mais il était hors question que je reste vu le traitement que j’avais reçu, lâche sans détour le principal intéressé. J’avais aussi la possibilité d’aller en Angleterre, mais je ne m’estimais toujours pas assez mature pour aller en Premier League. J’ai donc opté pour Cologne. C’était un club que je suivais, sain, où tu pouvais performer. »
Son aventure avec l’Allemagne démarre ainsi. Après quelques saisons à Amiens (2019-2020) et à Rennes (2020-2022) – où il n’épargne pas non plus la gestion de Bruno Génésio -, il y retournera pour définitivement franchir un cap, avec sa dernière saison (28 buts en 28 matches de Bundesliga) en point d’orgue. « Si je ne me croyais pas capable de réaliser une telle saison, je ne l’aurais pas fait, sourit l’ancien Dogue. Les qualités ont toujours été là. Il y a certains joueurs où tout est tracé. Mbappé, Messi, Ronaldo, ce sont des cas rares. Ça fait partie de la vie d’un footballeur. Pour moi, il n’y a pas d’échec, tu as apprends toujours et ça te sert pour plus tard. » La preuve.
Crédits photo : Harry Langer/DeFodi Images / Icon Sport