Arsenal French Club
·17 novembre 2024
Arsenal French Club
·17 novembre 2024
Les Gunners traversent actuellement une période compliquée sur et en dehors du terrain. Départ d’Edu, blessures en cascade, 2 points sur 12 en championnat… Les satisfactions sont rares. Pourtant, l’une d’elles se nomme Thomas Partey. Homme fort du début de saison, le milieu ghanéen de 31 ans retrouve de sa superbe à quelques mois de la fin de son contrat. Petit tour d’horizon des arguments qui penchent pour une prolongation, et ceux qui penchent pour un départ libre.
On l’oublie souvent, mais Partey est un cadre de ce vestiaire, tant au niveau de l’âge que de l’ancienneté dans cette équipe. Et pour cause, son aventure chez les Gunners démarre en octobre 2020. Premier mercato estival du nouveau coach Mikel Arteta, le milieu ghanéen est choisi par le coach espagnol pour amorcer son “process” et démarrer la reconstruction de son équipe.
Après de longues négociations avec son club, l’Atlético Madrid, Thomas Partey rejoint Arsenal le 5 octobre 2020 pour 50 millions d’euros, le montant de sa clause libératoire. Il devient même la recrue la plus onéreuse de ce mercato des Gunners, juste devant le défenseur central Gabriel.
« Ses stats sont incroyables. Il a joué sous Simeone et je pense que quiconque travaille avec lui doit être un joueur travailleur, il doit faire tout ce qu’il faut. Ce domaine avait besoin d’être renforcé par Arteta. Arteta le sait. » – Redknapp sur Partey
Une nouvelle recrue saluée par tout le staff, à commencer par Edu, l’ancien directeur sportif des Gunners : “Thomas a toutes les facultés pour être un top player à Arsenal. C’est un leader sur et en dehors du terrain et c’est exactement ce qu’on veut au club. On a le sentiment qu’on le connaît déjà très bien grâce au travail d’analyse qu’on a effectué sur ses matchs des derniers mois.”
Il faut dire que Partey était déjà un joueur reconnu en Espagne. Titulaire indiscutable sous Simeone, gros travailleur, il a participé à 188 matchs avec les Colchoneros entre 2015 et 2020. Une belle régularité pour un joueur de 27 ans, qui en plus avait la faculté d’être fiable (assez ironique), avec seulement 7 matchs ratés en Liga entre 2015 et 2020.
C’est pour ses qualités qu’Arteta l’a choisi comme base pour reconstruire son équipe, comme il l’a confié au moment de l’officialisation du transfert de l’international ghanéen : “On a observé Thomas depuis un moment, on est très content d’ajouter un joueur d’une telle qualité à l’équipe. Il est un milieu de terrain très dynamique avec beaucoup d’énergie. Il nous apporte beaucoup d’expérience en provenance d’un top club, que ce soit en Liga ou en Ligue des Champions depuis des années.”
Mais les choses vont rapidement se gâter. Rapidement intronisé comme homme clé du 11 de départ d’un Arteta qui cherche encore le bon système, Thomas Partey va connaître sa première blessure dès les premières semaines avec les Gunners. Une première saison 2020/2021 où il alternera les joies du 11 de départ et les joies de l’infirmerie. 10 matchs manqués lors de cette saison pour cause de blessures diverses, assez inhabituel pour un joueur pourtant si fiable en Espagne.
La saison 2021/2022 ne sera guère mieux. Toujours sujet aux blessures, il manquera 14 matchs de Premier League. Seulement 24 matchs de Premier League, pour tout de même 2 buts et une passe décisive. Pourtant, quand il est fit, Partey reste un homme de base du système Arteta. Positionné en pointe basse dans le désormais 4-3-3 du coach espagnol, l’international ghanéen brille par son contrôle et son orientation du jeu, des qualités qui permettent à Xhaka et Odegaard, qui complètent ce milieu de terrain, d’apporter au jeu offensif des Gunners. Résultat, Arsenal termine à la 5e position et retrouve donc la Coupe d’Europe lors de la saison 2022/2023.
« Ça ne s’annonce pas bon parce qu’il souffrait et ne pouvait pas continuer, ce qui est assez inhabituel pour Thomas »
La saison 2022/2023, justement, qui est la première saison presque pleine de Partey sous le maillot des Gunners. Une légère blessure au mois d’août 2022, mais à part ça, Thomas ne sortira plus du 11 des Gunners. Un des premiers noms couchés sur la feuille de match par Arteta, il joue un grand rôle dans la saison record des Gunners, qui terminent deuxième derrière Manchester City.
L’arrivée de Jorginho en janvier 2023, milieu défensif aussi, apportera plus de profondeur aux Gunners qui en ont besoin. L’Italien sera d’ailleurs une bonne concurrence pour Partey, tant l’ancien joueur de Chelsea affiche un excellent niveau et grappillera pas mal de minutes en fin de saison. Partey terminera d’ailleurs la saison arrière droit sur les deux derniers matchs de la saison 2022/2023, Jorginho étant aligné milieu défensif.
Mais les choses se gâtent à nouveau dès juillet 2023. En effet, Arsenal casse sa tirelire et dépense plus de 100 millions d’euros pour Declan Rice, milieu défensif et capitaine de West Ham, récent vainqueur de la Conference League. Véritable coup de maître du club et du board, il est le futur du club et des Three Lions. Et forcément, avec Rice – Jorginho – Partey pour un seul poste, on peut aisément imaginer qu’il y en a un en trop. Les regards se portent alors sur Partey, dont les blessures à répétition depuis son arrivée ne plaident pas en sa faveur. Pourtant, quelques jours après l’arrivée, Arteta remet les choses à plat : “Si Thomas fait toujours partie de mes plans ? Bien sûr, sans aucune hésitation. Thomas est un joueur important pour moi et pour l’équipe. Je veux qu’il fasse partie de l’équipe.”
Mais la saison 2023/2024 sera la saison la plus noire pour Thomas Partey. Premièrement parce que Declan Rice a totalement pris le pouvoir au poste de milieu défensif, mais aussi parce que Partey manquera toute la première partie de saison. Il ne jouera que 4 matchs entre août 2023 et mars 2024, dont 3 d’entre eux arrière droit. Et pendant ce temps-là, Arsenal déroule, et Declan Rice est étincelant. Difficile de sortir le milieu anglais du 11 de départ, si Partey veut jouer, il doit le mériter, comme Arteta l’avait déclaré en mars 2024 : “Thomas est maintenant disponible pour jouer un certain nombre de minutes et il doit les prendre. C’était ses premières minutes depuis 4 mois et comme tout le monde, il doit gagner le droit de jouer.”
Et pour la fin de saison, Arteta décide d’adapter son 11 de départ en faisant cohabiter Rice un cran plus haut et un Partey qui retrouve son poste de milieu défensif. Une preuve que Arteta compte sur lui et a besoin de lui, comme il l’a confirmé en avril dernier : “C’est un joueur vraiment très important et il nous a manqué pendant des mois. Aujourd’hui il semble en bonne forme. On a besoin de sa présence, de sa qualité, de son physique et de son expérience.”
Et sur ce début de saison 2024/2025, Arteta montre qu’il a eu clairement raison de garder le milieu ghanéen dans ses plans. À 31 ans, Thomas Partey a retrouvé ses jambes, son rythme, son influence et sa puissance. Et pour le moment, pourvu que ça dure, les blessures le laissent en paix. L’occasion parfaite pour lui de revenir en force. Dans un collectif moins étincelant que sur la deuxième partie de saison dernière, Partey est (re)devenu un élément clé du XI. Dans le 4-3-3 du début de saison aux côtés de Rice et Odegaard ou dans le 4-2-4 aux côtés de Rice, Partey est là.
Aujourd’hui, Thomas Partey compte 11 titularisations en Premier League sur 11 possibles, 98% des minutes jouées. Même constat en Ligue des Champions, avec 4 titularisations sur 4 matchs possibles. Le milieu ghanéen enchaîne, il faut remonter à la saison 2022/2023 pour le voir enchaîner plus de 10 matchs consécutifs en Premier League.
Comment expliquer un tel retour en force ? Tout simplement parce que Partey a haussé son niveau de jeu par rapport à la saison dernière. Il est revenu à la base de son jeu : le travail défensif, la récupération du ballon et l’orientation du jeu.
Petite comparaison du Partey 2023/2024 vs 2024/2025. Défensivement, le milieu ghanéen est largement au-dessus de ses prestations de la saison dernière. Plus de tacles, plus de duels défensifs gagnés, plus de dégagements, plus de duels aériens gagnés, plus de tirs bloqués… En bref, sur presque tous les jalons, Partey 2024/2025 c’est le jour et la nuit par rapport à la saison dernière.
Thomas Partey 2024/2025 vs Thomas Partey 2023/2024
Il faut dire que la blessure d’Odegaard a drastiquement déséquilibré cette équipe sur cette première partie de saison. Un Partey qui montre toutes ses qualités défensives, car globalement les Gunners subissent beaucoup plus que la saison dernière. Moins de contrôle et moins solide, Arsenal a encaissé 9 buts sur les 5 derniers matchs de Premier League. C’est beaucoup trop.
Un collectif qui subit et qui concède beaucoup plus que sur les mois précédents, de quoi donner plus de boulot à un Partey, qui le rend plutôt bien. D’après DATAMB, il est même le 3ème meilleur milieu de terrain de Premier League cette saison, juste derrière Gravenberch et Caicedo. Une efficacité retrouvée, et un dynamisme retrouvé. “La pieuvre” porte bien son nom cette saison, tant il brille par sa présence sur le terrain et sa faculté à avaler les kilomètres.
Le milieu de 31 ans est revenu en octobre dernier sur son début de saison et son rôle sur le terrain : “J’aime être défensif et offensif. Je sais que lorsque je suis dans la zone adverse, je peux avoir des occasions de buts et je pense que défensivement je peux être encore plus fort. Je veux attaquer comme Yaya Touré et défendre comme Michael Essien, donc avoir les deux qualités est une bonne chose.”
Arteta a également salué l’excellent début de Partey il y a quelques semaines : “C’est un joueur important pour nous et il le montre semaine après semaine. Il a très bien commencé la saison, il est vraiment en forme. Il est revenu après les vacances et était dans la meilleure forme qu’il ait jamais connue.”
Une reconnaissance de son travail sur ce début de saison, et comme tout un symbole, il signe en septembre dernier sa 100e apparition sous le maillot des Gunners.
100 matchs sous le maillot des Gunners, mais l’international ghanéen va déjà sur ses 32 ans. Un Partey qui n’a plus ses jambes de 20 ans, et parfois cela peut se ressentir quand le jeu s’accélère. Même avec une condition physique proche de la perfection, le poids de l’âge va commencer à peser sur ses épaules, comme pour tous les joueurs au-delà de la trentaine.
Surtout, son historique de blessures ne plaide pas vraiment pour lui. Comme écrit plus haut, son aventure chez les Gunners n’a pas été de tout repos et n’a pas été un long fleuve tranquille. Depuis 2020, le Thomas Partey, c’est 80 matchs manqués et 405 jours à l’infirmerie. Forcément, la peur de voir ses vieux démons ressurgir est présente à chaque match. Et avec un effectif qui n’est pas vraiment épargné par les blessures, le board pourrait se recentrer sur des profils fiables lors des prochains mercato et injecter du sang neuf. On le sait, Arteta et le board veillent à maintenir un effectif jeune avec une marge de progression. C’est le premier parpaing du “process” initié par Arteta en décembre 2019.
« Il me donne ainsi qu’aux autres beaucoup de liberté sur le terrain … quand il a le ballon il est excellent pour trouver la passe entre les lignes » – Martin Odegaard
L’arrivée de Merino cet été est également un indicateur sur le rôle de Rice. Pur milieu de terrain relayeur voire milieu offensif, le milieu défensif anglais devrait donc redescendre d’un cran sur le terrain pour revenir à son poste originel, milieu défensif. Arteta apprécie la polyvalence de l’ancien de West Ham, qui a montré de belles choses un cran au-dessus dans ce milieu à 3, mais il reste un milieu défensif de formation. Et à bientôt 32 ans, Partey ne représente pas l’avenir. Arteta pourrait donc opter à long terme pour un milieu Merino – Rice – Odegaard, au grand dam d’un Partey vieillissant.
Un départ libre qui permettrait à Arteta d’apporter un profil qui manque à l’équipe, un joueur qui distribue le ballon. Partey brille certes défensivement, mais il n’est pas un distributeur de ballons. Et ça fait maintenant quelques années que le board cible un milieu défensif espagnol qui incarne parfaitement ce rôle de distributeur : Martin Zubimendi. Un départ libre de Partey libérerait donc une place pour enfin mettre la main sur le jeune milieu de la Real Sociedad, également pisté par Liverpool. Un intérêt vraiment concret pour Zubimendi largement apprécié par le board. Il se murmure en plus que le club ciblerait Roberto Olabe pour remplacer Edu, actuellement directeur sportif de … la Real Sociedad.
Enfin, dernier élément à aborder qui va dans le sens d’un départ libre. Cela fait maintenant quelque temps que Partey est au cœur de rumeurs extra-sportives dégoûtantes, qu’on ne détaillera pas ici. Rien de prouvé ou d’avéré, mais forcément, ce n’est pas vraiment une bonne publicité pour Partey et plus globalement pour le club.
Mais le club pourrait décider de prolonger Partey. Déjà, et c’est peut-être le plus important, parce que le milieu ghanéen veut rester, comme il l’a confié en avril dernier : “Ma tête est toujours ici. C’est là que j’ai décidé de jouer, je suis vraiment heureux à chaque fois que je joue ici. Je sais qu’il y a eu beaucoup de spéculations à mon sujet, mais pour ma part, je suis vraiment heureux d’être ici et de continuer à jouer pour ce club.”
Et son soutien de la première heure, Mikel Arteta, est évidemment très heureux de compter sur Thomas Partey : “Il ferait mieux de rester ici parce que nous jouons pour de grandes choses et c’est ce que nous attendons. C’est notre joueur, il a encore un an de contrat et je suis vraiment content de lui”, avait-il ajouté en avril dernier.
« Je pense que la chose la plus importante est que j’adore jouer au milieu, mais ensuite, partout où je peux jouer pour aider l’équipe, je jouerai là et je ferai de mon mieux pour aider l’équipe »
Quelques mois plus tard, son excellent début de saison va bien évidemment dans le sens d’une prolongation. C’est même le coach espagnol qui a ouvert la porte à un nouveau contrat début novembre : “Il n’a que 31 ans et il est actuellement dans une très bonne situation. Donc oui, on va en discuter. Ce dont nous avons besoin, c’était que Thomas soit au niveau que nous voulions. Il travaille très dur pour faire ce qu’il fait actuellement.”
Et surtout, Partey a ajouté une corde à son arc très précieuse aux yeux d’Arteta : la polyvalence. Milieu défensif et parfois arrière droit, il a excellé partout, comme lors du match face à Liverpool où il a éteint Luis Diaz sur son couloir droit. Une polyvalence qui plaît forcément à Arteta : “Je pense qu’il joue très bien à différents postes avec des exigences différentes et il s’en sort très bien. C’est un joueur important pour nous.” Le choix de la stabilité donc.
Une prolongation, car Partey n’est pas le seul joueur en fin de contrat de l’effectif. Il y a aussi Jorginho, le milieu de terrain défensif étant lui aussi dans les derniers mois de son contrat, même s’il y a toujours une option pour une année supplémentaire. Mais à l’inverse de Partey, l’ancien joueur de Chelsea a lui totalement disparu du 11 de départ. Avec seulement 3 matchs joués cette saison en Premier League, pour une seule titularisation, l’Italien semble beaucoup moins important et influent que Partey cette saison.
2 joueurs en fin de contrat, qui plus est 2 joueurs au même poste : milieu défensif. Arsenal peut-il se permettre de perdre 2 joueurs gratuitement sur un seul poste ? Pas vraiment, car il faudra remplacer ces 2 joueurs, sans faire rentrer d’argent dans les caisses. Une prolongation de Partey, même une courte prolongation, permettrait de n’avoir qu’à remplacer Jorginho. Car Arsenal est actuellement l’une des équipes les plus petites de Premier League en termes de profondeur d’effectif, et la blessure d’Odegaard a mis en exergue le manque de solutions dans cet effectif, surtout au milieu et en attaque. Le board aura encore beaucoup de boulot cet été pour combler les trous de cet effectif. Et acheter 2 nouveaux milieux de terrain, c’est de l’argent qui ne sera pas investi pour trouver une concurrence à Havertz ou pour trouver une doublure à Saka. Prolonger Partey pour prioriser les dépenses cet été, cette optique semble la plus judicieuse.
Prolongation ou pas prolongation ? L’avenir de Partey va devenir un sujet brûlant au fur et à mesure qu’on approche du mois de juin. En fin de contrat dans quelques mois, le board pourrait miser sur la stabilité en misant sur la continuité de son excellent début de saison, ou choisir d’injecter du sang frais et laisser libre un Partey approchant 32 ans. Dans tous les cas, le choix opté par le board impactera les mercatos futurs. Réponse dans quelques semaines.@LouisAFC
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