Furia Liga
·10 juin 2019
Furia Liga
·10 juin 2019
La 42ème et dernière journée de championnat de Segunda vient de s’achever. Même si rien n’a évolué durant le week-end, cette saison se termine et de nombreux enseignements sont à tirer. En attendant les playoffs qui désigneront la dernière équipe à monter en Primera, Furia Liga vous dresse le bilan de la saison.
Une saison parfaite des joueurs de Pampelune qui ont dominé la division. Invaincus à domicile, ils ont fêté le titre chez eux devant le public d’El Sadar qui déjà impatient, attend les futures joutes face aux cadors espagnols. Les dernières saisons n’ont pas toujours été roses et Osasuna a su comprendre les erreurs du passé. Une politique de club basée sur des valeurs saines, de combativité, un recrutement de qualité et un jeu offensif sont la clé de la réussite pour cet historique espagnol. Le travail s’avère payant et il faudra continuer ainsi l’année prochaine. Une bonne base de travail pour le staff qui devrait en surprendre plus d’un. Une bonne chose pour la Liga quand on connait la ferveur de l’aficion basque. Les derbys s’annoncent nombreux et chauds la saison prochaine.
Grenade aurait dû monter la saison dernière. Cela n’a pas été le cas, la faute à une baisse de régime après la trêve. Cette année, malgré un budget moindre et une politique plus axée sur la cantera et des prêts, les Andalous ont su faire face aux démons du mois de février. Une fois cette période délicate passée, ils ont mené leur barque sans trop d’encombre. Même si la montée s’est déclarée tard, on ne voyait pas comment elle pouvait leur échapper. Au contraire d’Osasuna qui va travailler dans la continuité, Grenade va devoir se reconstruire pour rivaliser la saison prochaine en Liga. Un bon pari pour les Andalous qui vont jouer dans un stade de Los Carmenes en ébullition. Toujours est-il qu’en ce moment, les supporters, la ville, les joueurs, les dirigeants savourent l’instant. Une période de grâce qui va faire vite place à la folie du marché des transferts.
Troisième, Malaga n’aura pas su faire preuve de régularité cette saison malgré l’effectif le plus fort du championnat. Les Andalous échouent à 5 points de Grenade. Ils vont donc jouer les barrages en position préférentielle. Néanmoins, le premier tour les opposera au Deportivo puis s’ils passent, ils affronteront le vainqueur du barrage entre Albacete et Mallorca. Les observateurs les donnent favoris et de loin. Toutefois, les playoffs des dernières saisons ont montré que des surprises pouvaient arriver.
Quatrième, la surprise Albacete qui au fil des mois s’est montrée intraitable avec son efficacité offensive emmenée par son buteur et ex-lensois, Jérémy Béla. Un club qui a su se rebâtir après une longue période difficile en Segunda B. Un travail payant qui on l’espère ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Ils affronteront une autre surprise de cette saison, Mallorca.
Bon cinquième, Mallorca revient de l’enfer de la Segunda B et a surfé sur cette montée en puissance. À l’image d’Albacete, les joueurs des Baléares ont montré de l’envie et de la cohésion. Sans compter sur des bons coups au mercato et les voilà embarqués pour un premier tour des playoffs. Une arrivée au second tour serait déjà incroyable alors on n’imagine même pas une nouvelle montée qui tiendrait du miracle.
Sixième, le Depor finit en trombe. Il y a quelques mois, Pep Marti est appelé à redonner une nouvelle dynamique à des Galiciens en perte de vitesse et qui avaient déserté le Top 6. L’effectif de qualité a su gagner au bon moment et empocher le dernier billet dans le sprint final. Une équipe sur qui personne n’aurait misé au mois d’avril. Elle devient donc l’outsider et si les Galiciens passent face au favori Malaga, il y a des grandes chances pour une remontée immédiate en Liga. Sur une pente ascendante, tous les feux sont au vert pour le Depor qui va y croire jusqu’au bout.
Planning des playoffs
Match aller : 12 et 13 juin. Match retour : 15 et 16 juin.
Il en faut et cette année encore, Cadiz termine mal sa saison à la septième place. Les Andalous avaient tout entre leurs mains pour finir dans le Top 6 mais la malédiction de leur coach Cervera s’est de nouveau reproduite. Comme à Tenerife où depuis plusieurs saisons à Cadiz, ils échouent aux pieds du rêve. Dur pour ce public incroyable qui mériterait de vivre au moins l’espoir de jouer les playoffs. Ce n’est que partie remise peut-être avec un nouveau coach.
Huitième, le Real Oviedo y a cru une toute petite seconde. Trop d’irrégularités et plusieurs passages à vide dans la saison les font échouer proche des barrages. Ils auront eu au moins le mérite d’y croire jusqu’au dernier match. À suivre l’année prochaine.
Hormis Albacete et Mallorca, trois clubs ont créé la surprise cette saison. Il s’agit d’Elche, Almeria et Extremadura. Le premier, pourtant pas le mieux armé avec des joueurs vieillissants, a fait preuve de solidité et termine 11ème sans n’avoir eu quelques craintes concernant la relégation. Une vraie avancée.
Almeria qui a frôlé la descente la saison passée, était annoncé pour la relégation en début de saison. L’équipe a su faire mentir les observateurs en proposant un jeu offensif intéressant et termine en dixième position. Bravo à eux pour cette belle évolution.
Enfin, Extremadura qui pourtant mal embarqué à la trêve avec une dernière place et le départ de son meilleur buteur Enric Gallego a tout changé (entraîneur, dispositif, jeu et motivation). Pari payant et durant la deuxième partie de saison, les joueurs d’Extremadura rivalisent avec les équipes du haut de classement et termine 13ème. Une prouesse pour les promus qu’on voyait tous redescendre en Segunda B.
Ils sont au nombre de quatre : Las Palmas, Tenerife, Saragosse et Numancia.
Les Canariens qui descendaient de Liga, avec un effectif de qualité, ont rivalisé 4 mois pour jouer la montée puis plus rien ou presque. Un temps frôlant la descente, Pep Mel a fait le pompier pour arrêter le feu qui envahissait la maison jaune. Un président omnipotent, des décisions absurdes ont plongé le club dans la crise. Les supporters ont déserté et le pire du pire, c’est qu’ils perdent le derby face au voisin Tenerife. Une saison noire a effacé des mémoires piopios.
Pas mieux pour les Chicharreros du CD Tenerife, qui ont flirté toute la seconde moitié du championnat avec la zone de relégation. Leur maintien s’est joué avec Lugo et le Rayo Majadahonda et le club insulaire qui avait des espoirs de montée est retombé dans ses travers avec 2 changements d’entraîneurs en cours de saison et des arrivées décevantes de joueurs au mercato. Tout est à revoir. Les supporters n’en peuvent plus. Luis César Sampedro devrait ne pas renouveler son contrat de coach et on attend des choix forts de la part du président Concepcion qui devient de plus en plus controversé.
Saragosse et Numancia, c’est le même combat. Barragistes la saison dernière, ils ont passé la majeure partie de la saison dans les places au-dessus de la zone rouge. Comment après une année à jouer la montée en Liga, peut-on devenir aussi médiocre ? La réponse est simple. Aucune continuité, des décisions à courts termes, une politique de rendement annuelle et non un plan sportif sur plusieurs saisons. Malheureusement, c’est l’apanage de beaucoup de clubs de Segunda. On vend peu, on se fait prêter des joueurs pour un an, et on espère qu’un canterano va briller. Une survie qui ne permet pas d’avoir des ambitions. Il faut donc repartir une nouvelle fois de zéro.
Classement final :
Par Jé Pintio
(@JePintio)
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