Will Still : « Le leitmotiv, c’est de charbonner et tout donner. Parfois, on ne l’a pas assez fait » | OneFootball

Si l’Europe s’est éloignée après un derby du Nord décevant et perdu à Lille (1-0), Will Still compte sur ses joueurs pour rebondir dimanche à Bollaert contre Saint-Etienne (28e journée de Ligue 1, 15h, à suivre en direct sur Lensois.com et diffusé en intégralité sur DAZN). Le coach lensois compte bien finir la saison avec un maximum de victoires.

Lensois.com : Will Still, comment a été digérée la défaite dans le derby et quelle est la priorité pour la suite de la saison ?La priorité, c’est de gagner le plus de matches possibles. Le derby, c’était frustrant. Au final, on perd sur pas grand-chose. Le match, dans l’ensemble, n’était pas très bon, sur la première période qui n’était pas au niveau. On n’a pas respecté le plan de jeu et on s’est mis en difficulté. Au-delà de ça, on s’était dit que, dans l’état d’esprit, ça devait être irréprochable, et ça n’a pas été le cas. C’est dur à comprendre et à accepter, mais maintenant, on a 7 matches devant nous pour gagner le plus possible. Pour préciser ce qui a été dit après le match : à Lens, on ne joue pas pour l’argent, on joue parce qu’on joue au Racing Club de Lens. C’est tout. On a un devoir moral, on a un devoir professionnel de jouer. Ce que je voulais dire, c’est que chacun a une carrière et chacun joue pour des raisons différentes. Il faut juste pouvoir l’accepter. Mais quand tu joues à Lens, il faut charbonner, il faut tout donner. Parfois cette saison, on ne l’a pas assez fait. Donc, sur les sept matches qui restent, c’est le leitmotiv. On a des choses à aller chercher et on va les jouer à fond. Que ce soit les jeunes qui ont des choses à prouver ou les mecs qui arrivent en fin de contrat… Peu importe, on a comme devoir de performer, de courir et de se battre. Et on n’acceptera pas moins que ça.

Avez-vous des regrets sur la composition de départ, en voyant ce qu’ont apporté les entrants sur la fin de partie ?Après coup, c’est toujours facile de dire qu’on s’est trompé. C’est ça la particularité, la beauté du foot actuel et du monde d’Internet, du monde social dans lequel on vit. Tu es un génie tactique et un super entraîneur quand tu gagnes des matches. Mais dès que tu perds, et surtout les derbys contre Lille, tous les choix se retrouvent remis en question, tout est analysé à la loupe. Si j’avais su que le match allait tourner comme ça, forcément, j’aurais commencé avec une autre équipe ou alors j’aurais fait jouer certains joueurs à d’autres postes. Mais avant le match, c’est toujours facile de le prédire. Est-ce que j’ai des regrets ? Oui, parce qu’on a perdu le match. Mais après le match, c’est toujours facile de dire qu’on n’a pas mis assez d’intensité. Collectivement. Je ne vise personne. C’est tout le monde. C’est le gardien, nos centraux, nos pistons, les milieux, nos deux 10 et notre attaquant. Collectivement, on n’a pas mis assez d’intensité, mais on n’a pas non plus respecté ce qu’on voulait faire. On n’a pas pressé au bon endroit, ni avec la bonne personne sur le bon joueur adverse. Ce sont des choses qui ont été corrigées à la mi-temps. Et tout de suite, il y a eu un peu plus de clarté, de jeu porté vers l’avant. Est-ce frustrant ? Oui, très. Mais encore une fois, avec du recul et en sachant les choses après… J’aimerais bien pouvoir lire le futur et vous dire que je sais exactement quelle équipe va gagner contre Saint-Étienne, mais ce n’est pas le cas.

« S’il y a des joueurs ou des personnes qui ne sont plus concernées, ils ne joueront plus »

La veille du derby, lors de l’entraînement public, vous avez perdu Jonathan Gradit et Juma Bah sur un choc, mais visiblement il y avait aussi d’autres petits soucis, notamment pour Florian Sotoca. Regrettez-vous d’avoir mis le curseur trop haut et cela peut-il être dû à un possible surplus d’intensité lié à la présence du public ?Le seul regret, c’est Florian Sotoca. On aurait pu être plus pointilleux sur lui. Pendant le match, il avait apparemment encore une gêne. C’est une erreur de notre part. Si on voit l’action sur laquelle Jo (Gradit) et Juma (Bah) se rentrent dedans, c’est un jeu réduit comme on en fait depuis le début de l’année, que l’on répète depuis des semaines. C’est un contact malchanceux. Ils se rentrent dedans parce qu’ils ne communiquent pas. Si on ferme la porte aux supporters, ce club n’existe plus. On avait envie de ça parce qu’on est tous ensemble. On a beau ne pas être contents, critiques de certaines choses, il faut se serrer les coudes et je ne regrette pas d’avoir ouvert aux supporters la veille de la rencontre.

La fin de saison, alors que le maintien est assuré et que l’Europe paraît loin, pourrait-elle vous amener à faire certains choix, comme accentuer l’utilisation de certains jeunes ?Je l’ai dit depuis le début de la saison : si tu es bon, tu joueras, et je mettrai toujours une équipe sur le terrain que j’estime être capable de gagner. Parce que j’ai envie de gagner tous les matches et on a tous cette envie. On ne fera pas de cadeau, en se disant qu’on va faire jouer un tel et un tel parce qu’il est gentil et qu’il faut essayer de prolonger son contrat. Ce n’est pas mon but et je ne vais pas faire ça. Je sais qu’il y a une école des jeunes qui travaille bien. Je pense qu’on en a utilisé pas mal sur l’ensemble de la saison. Et s’ils sont bons, ils joueront. Kyllian (Antonio) avait fait preuve d’une belle maturité, d’un très bon niveau aux entraînements. J’ai estimé qu’il était prêt à vivre ce genre de match. Il a connu 10 minutes compliquées et il a très bien renversé la situation. Mais mon seul et unique objectif, c’est de gagner des matches, le plus possible. Et si ça nécessite de faire entrer des jeunes, comme à Marseille avec Rayan Fofana, on le fait. Il nous a apporté un vrai plus sur ce match. Et s’il y a des joueurs ou des personnes qui ne sont plus concernées, ils ne joueront plus, tout simplement. On est là dans le but de gagner des matches pour Lens et si Lens gagne des matches, c’est bénéfique pour tout le monde aussi.