MadeInFOOT
·15 Januari 2025
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·15 Januari 2025
Capitaine du FC Bourgoin-Jallieu et ancien pensionnaire du centre de formation de l’OL, Nicolas Seguin (34 ans) va manquer ses retrouvailles avec le club rhodanien lors des 1/16es de finale de Coupe de France ce mercredi. Le défenseur a ressenti une alerte à la cuisse contre Espaly durant le week-end. S'il ne foulera pas la pelouse du stade Pierre-Rajon, le défenseur entend bien insuffler son expérience et son état d'esprit à ses coéquipiers…
MadeInFOOT : Bonjour Nicolas, qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez entendu le nom de votre club, le FC Bourgoin-Jallieu (National 3) précédé par celui de l’OL (Ligue 1), au moment du tirage ?
Nicolas Seguin : J’étais très heureux et fier de pouvoir affronter l’OL qui est mon club formateur. Ensuite, une forme de réalisme s’impose rapidement : ce sera potentiellement la fin de notre parcours en Coupe de France.
Êtes-vous parvenu à trouver le sommeil le soir du tirage ?
Oui, après je pense que l’expérience aide dans ce genre de moments. Au cours de ma carrière, j’ai eu l’occasion de disputer de belles rencontres. J’y ai sûrement pensé mais ça ne m’a pas empêché de dormir. Quelque part, je suis très heureux de jouer face à l’OL, et si j’avais eu la chance de disputer cette rencontre je l’aurais abordé comme n’importe quel match.
Est-ce dans ce genre de moments que le rôle de capitaine prend tout son sens ?
Le rôle de capitaine, c’est juste une étiquette. Je n'ai pas besoin de porter le brassard pour m'exprimer au sein du groupe. Je sais utiliser les bons leviers pour motiver ou calmer les ardeurs des joueurs. Avant le match contre Espaly, le discours portait sur l'importance du championnat. La Coupe de France, c'est un aparté, mais notre priorité reste la montée. Demain, je serai présent dans les vestiaires avant le début de la rencontre. Le discours sera différent : l'objectif sera de profiter au maximum du moment et de briller tous ensemble. Et puis, le football réserve parfois de belles surprises…
Comment gérez-vous le coup de projecteur qu’offre cette compétition, et la pression émotionnelle qu'elle engendre ?
C'est un challenge pour les jeunes joueurs qui n'ont pas l'habitude de ce type d'événement. Ils peuvent perdre de l'énergie avec tout ce qu'il y a autour : les sollicitations de clubs, de journalistes ou encore réserver des places pour la famille... Il faut être vigilant pour ne pas se disperser. Et puis, il y a les joueurs d’expérience qui savent faire la part des choses. Heureusement, nous avons un super groupe, où les jeunes écoutent les conseils des plus expérimentés. Ça favorise les choses. Demain, ce sera une belle fête, alors à nous d’en profiter sans se laisser submerger par l'émotion. Il ne faut pas faire le match avant le match.
Alors qu’un doute subsistait sur la possibilité de jouer la rencontre au stade Pierre-Rajon, la Fédération française de football a finalement donné son feu vert. Quelle a été votre réaction lorsque vous avez appris la nouvelle ?
Nous étions heureux, c'était important pour nous de jouer à domicile. Il y avait quelques doutes sur la faisabilité du match à Rajon, mais la Fédération a donné son feu vert. C'est bénéfique pour le club et la ville, ça met en lumière le travail réalisé. Mais organiser un tel événement, ce n’est pas tout beau tout rose. La FFF impose énormément de contraintes. Le rugby a joué samedi, donc la pelouse ne risque pas d’être dans un super état. Si le terrain n’est pas une galette, je pense que ça nous constituera un atout.
Vous êtes actuellement 2e en championnat, à égalité de points avec Limonest. Comment faites-vous pour concilier la Coupe de France avec le championnat ?
On prend match après match. Ce week-end, on était à Espaly. Pour les jeunes joueurs, ce n'était pas évident de rester concentrés sachant qu’il y avait un match phare à disputer trois jours plus tard contre l'OL. Malgré tout, tout le monde a joué le jeu, personne n’a triché. Ce mercredi, ce sera l’OL, puis ensuite il faudra vite se remettre les idées en place pour arriver à 100% face à Chambéry dimanche.
Cela dit, les deux équipes devaient avoir la tête à la Coupe de France…
Mine de rien, quelqu’un qui ne suit pas l’actualité ne se serait pas douté que les deux équipes avaient un 1/16ème de finale de Coupe de France à disputer trois jours plus tard. Tous les joueurs ont chèrement vendu leur peau. C’était un match âpre avec un terrain très compliqué.
Quelle sera la recette pour réaliser une performance à la hauteur de vos attentes ?
Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Tout dépendra de l'état d'esprit avec lequel l'OL viendra jouer. Si l’Olympique Lyonnais décide de passer, l'Olympique Lyonnais passera.. Mais si on tient bon en début de match, ça peut jouer en notre faveur. Il faudra être solides dès l'entame, ne pas encaisser de but rapidement, et attendre notre moment. Je suis persuadé qu'on aura des occasions. Et alors, pourquoi pas créer la surprise…
Vous êtes-vous préparés à une éventuelle séance de tirs au but ?
Je n’ai pas participé à la séance de ce matin, donc je ne sais pas si les gars ont travaillé les tirs au but. Pour l’anecdote, nous les avions travaillés avant la rencontre face à Martigues. Ça avait été catastrophique ! Nos gardiens avaient brillé.
Quand vous avez appris que vous ne pourriez pas disputer la rencontre, comment avez-vous géré cette déception en tant que capitaine ?
Je ne vais pas mentir, j’étais très déçu samedi étant donné que je me blesse à la 92ème. J’étais triste et frustré. J’ai montré le moins d’émotions possible à mes coéquipiers pour éviter qu’ils perdent de l’énergie à s’inquiéter sur mon état avant la rencontre. Sur le coup, j’ai dit qu’il n’y avait rien de grave. Arrive le lendemain, où j’ai compris que je ne serai pas de la partie. Tout le monde était déçu pour moi, mais comme je leur ai dit, c’est le foot qui est fait comme ça. Ça ne peut pas toujours sourire. Aujourd’hui c’est moi qui paie la blessure, demain ce sera peut être différent. C'est une déception, mais il faut avancer.