Le Petit Lillois
·31 Januari 2025
Le Petit Lillois
·31 Januari 2025
Devant les médias ce vendredi, Bruno Genesio a longuement été interrogé sur son management, sujet lancé suite à la célébration effectuée par Jonathan David lors de la victoire du LOSC sur le Feyenoord Rotterdam (6-1).
Au cours de la semaine écoulée, le LOSC a encore un peu plus martelé son nom dans l’esprit des plus grands clubs européens en écrasant, sans trembler une seule seconde, le Feyenoord Rotterdam (6-1). Les Néerlandais, performants en Ligue des Champions, avaient réussi à tenir tête à Manchester City (3-3) tout en balayant le Bayern Munich (3-0). La victoire a ainsi fait sensation sur le continent, notamment en Angleterre où la grande majorité des plateaux télévisés ont été contraints de mettre en lumière la révélation lilloise.
Dans cette euphorie générale, une image a marqué les esprits de certains. Il s’agit de la célébration de Jonathan David qui, après avoir fait marqué son sixième but sur la scène européenne cette saison (74′), a couru dans les bras de son coach. Ce moment restera à jamais gravé dans la mémoire de Bruno Genesio, qui n’a pu qu’apprécier, et traduit la cohésion qui règne entre le staff technique et l’ensemble de l’effectif lillois. C’est ainsi que le management de l’entraîneur du LOSC a focalisé l’attention en conférence de presse ce vendredi, veille de la réception de l’AS Saint-Étienne.
Jonathan David s’est tourné et jeté vers vous suite à son but, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Je pense que c’est peut-être la plus belle considération pour un entraîneur : celle de ses joueurs, de ceux qu’il dirige et qu’il a dirigés. Les joueurs sont les spécialistes de leur sport, de leur métier, et même si on ne fait pas ce métier pour ça, c’est toujours flatteur et valorisant d’avoir leur reconnaissance. C’est aussi pour ça que j’ai vraiment aimé les moments d’après-match. Cela ne m’arrive pas souvent de rester sur le terrain, mais ce sont des moments rares, à savourer. Gérard Houllier disait souvent que le métier d’entraîneur c’était 5% de plaisir et 95% d’emmerdes. Ces moments sont précieux, que je pense que peu de personnes peuvent vivre en dehors du football.
Cela prouve-t-il qu’il y a une connexion particulière avec votre groupe ? Plus que ce que vous avez connu par le passé ?
Sans paraître prétentieux, je pense que j’ai souvent réussi à créer ce genre de relations avec des joueurs différents, ça a été le cas à Lyon et à Rennes. C’est aussi le cas ici, même si j’ai un rôle qui demande de faire des choix, des choix qui provoquent parfois des tensions, mais c’est normal. Je ressens beaucoup d’adhésion de la part du groupe, autour de moi mais aussi autour de tout le staff.
Comment décrieriez-vous votre relationnel avec vos joueurs ? Tel des amis ?
L’autorité ne s’impose pas. Elle doit être naturelle. Ami, c’est peut-être aller trop loin, mais j’ai en tout cas envie d’avoir une relation saine et sincère avec eux. J’essaie d’être le plus juste dans ce que je fais et ce que je dis. Ce moment-là, il est aussi très important parce qu’Alexsandro est un garçon assez timide, réservé. Je pense que la progression qu’il a cette année est due à son travail et son investissement, mais aussi parce qu’il se sent en confiance et qu’on lui dit les choses quand il faut lui dire. Il les accepte ainsi plus facilement, grâce à ce lien de confiance. C’est en tout cas ce que je ressens.
Sur cette même notion de groupe, comment faites-vous pour garder concernés ceux qui jouent moins ?
Ce sont des discussions, des tête-à-têtes. Cela peut être les deux. En fait, ce n’est pas totalement la même chose. Quand je sens le besoin d’en parler, je le fais. Cela peut aussi être un geste, un petit mot, une attitude, et puis aussi, c’est pour ça que je parle beaucoup de relation entre nous, staff et joueurs, c’est qu’il y a aussi des joueurs dans le groupe qui amènent cette fluidité. Je pense notamment aux cadres, les titulaires, qui sont capables d’avoir une attitude, des mots, envers eux. Je les cite parfois dans mes causeries, parce que c’est vraiment quelque chose dont je suis persuadé. Les résultats dépendent de plusieurs facteurs. Il y a évidemment la qualité, des règles, un état d’esprit et un bon relationnel. Tout ça se construit entre tous. Ces derniers points permettent d’être dans les meilleures conditions.
L’exemple Ousmane Touré :
La veille de match, on fait très souvent des mises en place. Là, je l’avais prévenu qu’il jouerait parce que j’ai confiance en lui. Je dis toujours « j’ai » parce que même s’il n’est plus chez nous, j’ai confiance en lui. Il se développe à Valenciennes, à un niveau supérieur. C’est un garçon qui a du potentiel et c’est avant tout pour ça que je l’avais titularisé, même si c’était aussi pour faire récupérer des joueurs, notamment Bafo’ (Diakité) ce jour-là. Il se trouve qu’il a fait cette erreur, je l’ai sorti à la mi-temps, mais le plus important a été ce que je lui ai dit pour ne pas qu’il se sente coupable de quoi que ce soit. Je pense que c’est ce discours qui a été très important, lui montrer que la confiance en ses qualités était intacte. Cette mi-temps à l’Atlético de Madrid, équivaut à 30 matchs de Ligue 1 ou de Ligue 2. Cela pourra lui servir pour la suite, pour grandir et pour progresser.