Le Centre de Performance, 1988, George Weah… Entretien inédit avec Arsène Wenger | OneFootball

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·26 dicembre 2024

Le Centre de Performance, 1988, George Weah… Entretien inédit avec Arsène Wenger

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Présent à l’occasion de la célébration des 100 ans de l’AS Monaco, l’ancien technicien des Rouge et Blanc, champion de France en 1988, a pris le temps de partager ses meilleurs souvenirs en Principauté.

Il est un des entraîneurs les plus titrés de l’histoire du Club. Il est aussi celui qui a donné une dimension européenne à l’AS Monaco, participant aux premières épopées sur la scène continentale. Présent à l’occasion des célébrations du Centenaire face à Montpellier au mois de septembre, Arsène Wenger avait accepté d’évoquer ses plus beaux moments en Principauté. Entretien 🎙️


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Bonjour Arsène. Pour commencer, qu’est ce que cela vous fait de revenir ici, avec un Centre de Performance flambant neuf ?

Je suis content que cela ait autant changé, pour le mieux ! Je reconnais l’endroit, car le Rocher est toujours là (sourire) ! Mais tout le reste a considérablement évolué, et aujourd’hui l’AS Monaco est au niveau des plus grands clubs au niveau de la qualité de ses infrastructures et du centre d’entraînement. C’est important pour être capable d’attirer les meilleurs joueurs et de les garder si possible.

J’ai envie de retenir que tout le monde a toujours été heureux d’être à l’AS Monaco, qu’il y règne un esprit de famille, un sentiment de fierté aussi de faire partie du Club et de représenter la Principauté. (...) Je garde aussi ce désir de classe dans le comportement et cette volonté de jouer un football de qualité, résolument tourné vers l’offensive.

C’est absolument nécessaire de nos jours, que ce soit pour la progression individuelle mais aussi pour celle de l’équipe, d’avoir des terrains d’une telle qualité et des installations de récupération, de préparation comme c’est le cas. Félicitations, car on peut souvent penser court terme dans ce métier, donc il faut respecter les gens qui réfléchissent davantage à long terme.

Vous étiez aux prémices de cette professionnalisation du football de haut niveau, spécialement à l’AS Monaco. Que retenez-vous de vos années au Club ?

L’avantage de regarder les choses en arrière, ce que l’on oublie les mauvais souvenirs, on ne garde que les bons (sourire) ! J’ai envie de retenir que tout le monde a toujours été heureux d’être à l’AS Monaco, qu’il y règne un esprit de famille, un sentiment de fierté aussi de faire partie du Club et de représenter la Principauté.

Je dirais que nous étions même dans la peau d’une équipe nationale, d’autant plus qu’à l’époque il n’y avait que deux étrangers dans l’effectif. Les joueurs français ont toujours été attirés par Monaco. Je garde aussi ce désir de classe dans le comportement et cette volonté de jouer un football de qualité, résolument tourné vers l’offensive.

Le Président Jean-Louis Campora était le garant de ces valeurs lorsque vous étiez en fonction ?

Oui c’est vrai, car il était ambitieux, il voulait gagner et donc être doté de moyens pour le faire. Il nous mettait dans les meilleures dispositions pour pouvoir rester sur le devant de la scène.

C’est marquant, d’autant que quand George Weah est arrivé ici à Monaco, il était totalement inconnu à 23 ans. Personne n’avait entendu parler de lui, et il n’avait encore jamais joué au haut niveau. Cela montre finalement qu’à tout âge, tu peux apprendre très très vite, et que si tu es vraiment ambitieux, tu peux progresser.

Une stratégie payante, puisque vous êtes sacrés champions dès votre première saison sur le banc…

Oui bien sûr, il y a ce titre en 1988, mais aussi deux finales de Coupe de France, une perdue et l’autre gagnée en 1991, ainsi qu’une finale de Coupe des Coupes et une demi-finale de Ligue des Champions.

Nous avions tous les ans une aventure européenne, et quand je suis arrivé, l’AS Monaco n’avait jamais franchi de premier tour dans une coupe d’Europe. Maintenant c’est une autre histoire, et j’espère que cette saison l’équipe ira loin dans cette Ligue des Champions.

Vous avez dirigé de grands joueurs lors de votre passage. Qu’est-ce que cela vous fait avec le recul, d’avoir notamment entraîné un futur Ballon d’Or ?

C’est marquant, d’autant que quand George Weah est arrivé ici à Monaco, il était totalement inconnu à 23 ans. Personne n’avait entendu parler de lui, et il n’avait encore jamais joué au haut niveau. Cela montre finalement qu’à tout âge, tu peux apprendre très très vite, et que si tu es vraiment ambitieux, tu peux progresser. C’est ce qu’a fait George ! Nous avons eu de très grands joueurs à l’AS Monaco, même avant mon passage.

Mais de mon époque, c’est vrai que des joueurs comme Glenn Hoddle et George Weah se détachent un peu. Mais c’est aussi du fait que la Principauté est un lieu propice au travail, à l’expression individuelle et à la progression du joueur. Il y a une forme de protection, à l’abri du bruit médiatique et des soubresauts. Je pense que cela a beaucoup aidé à l’évolution de certains joueurs.

Est-ce également pour cela que l’AS Monaco a formé autant de grands joueurs ?

Exactement, car ils peuvent éclore tranquillement et bénéficier d’une forme de patience. Quand tu as un mauvais passage, tu perds très vite confiance et certainement qu’ici c’est atténué par l’environnement, contrairement à ce qu’il se passe dans d’autres endroits.

Nous sommes fiers de les avoir formés ici à Monaco ! D’autant que pour un joueur comme Lilian Thuram, ce n’était pas évident, car il est venu ici comme milieu de terrain et a fait finalement carrière en tant que défenseur. Alors qu’Emmanuel Petit est lui devenu très célèbre en évoluant au cœur du jeu.

Vous avez personnellement lancé des joueurs comme Emmanuel Petit, Lilian Thuram et Thierry Henry. Avez-vous l’impression d’avoir travaillé aux prémices de France 98 ?

Oui, un peu ! Dans le sens que nous sommes fiers de les avoir formés ici à Monaco. D’autant que pour un joueur comme Lilian Thuram, ce n’était pas évident, car il est venu ici comme milieu de terrain et a fait finalement carrière en tant que défenseur. Alors qu’Emmanuel Petit est lui devenu très célèbre en évoluant au cœur du jeu.

Comme quoi souvent, un changement de poste peut être un déclencheur dans une carrière, si tu joues au poste qui te convient le mieux. Fabinho ? Oui c’est un bon exemple, il a fait un très beau parcours au milieu en ayant commencé derrière.

Quel souvenir avez-vous envie de retenir en particulier de ces années en Principauté ?

Certainement mon premier match ici face à Marseille, où on gagne devant un stade plein au mois d’août. Ça reste pour moi le déclic. Ensuite je garde un souvenir de tendresse et de gratitude à l’égard de ce club, parce qu’il m’a donné ma première chance au très haut niveau et m’a permis de lancer ma carrière. Je le répète, je n’ai que de bons souvenirs ici !

Un dernier mot pour les supporters monégasques, qui vous ont gardé dans leurs cœurs ?

Je les en remercie ! Et j’espère qu’ils auront connu quelques bons moments avec moi, et qu’ils en connaîtront beaucoup d’autres dans le futur.

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