Ligue 1 : entre qualifiés pour l'Europe et équipes du bas de tableau, les inégalités financières se creusent | OneFootball

Boostés par la large hausse des dotations pour les compétitions européennes, les cadors du championnat de France devraient voir leur budget augmenter dans les années à venir. Au contraire, les équipes à la lutte pour se maintenir dans l'élite devraient en pâtir.

C'était l'objet d'un rapport sénatorial datant d'octobre dernier. La Ligue 1 avance désormais à "plusieurs vitesses" entre les cadors, qualifiés pour des compétitions européennes qui rapportent gros, et ceux qui squattent les dernières places du classement. 2,467 milliards d'euros au total pour les 36 équipes qualifiées en Ligue des Champions, 565 millions pour l'Europa League et 285 millions pour la Conférence League sont distribués et partagés. Comparez cela aux maigres 400 millions d'euros pour les droits TV de la Ligue 1 cette année, et une tendance se dégage.

Le grand écart entre petits et gros

En plus de l'ajout des dotations européennes, les plus grosses écuries françaises bénéficient déjà de la politique dite du "ruissellement" qui cherche à développer le championnat en favorisant les cadors qui serviraient de locomotives pour les plus modestes. On peut prendre l'exemple de la répartition de  l'apport de la société CVC pour 13% des recettes de la société commerciale de la LFP. Un chèque de 1,5 milliards d'euros devait être réparti entre les 18 clubs de Ligue 1. Finalement, 200 millions d’euros reversé au PSG, 90 millions à Lyon et Marseille, 80 millions à Lille, Monaco, Nice et Rennes, et 33 millions d’euros pour les autres. Soit un rapport de 1 à 6 entre Paris et les équipes les moins bien loties. Selon un article du Monde, les droits TV nationaux sont également répartis inégalement. Le PSG toucherait trois fois plus d'argent que l'équipe recevant la plus petite dotation.

"Un vrai choix politique et idéologique"

Pour l’économiste Pierre Rondeau, codirecteur de l’Observatoire du sport de la Fondation Jean Jaurès et interrogé par Le Monde, "cela relève d’un vrai choix politique et idéologique. Toute la question est de savoir si on privilégie la vision de Vincent Labrune, fondée sur un concept de méritocratie libérale, ou un système plus égalitaire, où il s’agit de privilégier les moins bons, avec des mesures de discriminations positives." Ailleurs en Europe, notamment en Angleterre, toutes les équipes de Premier League touchent des dotations conséquentes. Lors de la saison 2022-2023, Manchester City, qui touchait le plus d'argent, encaissait 170 M£ (196,8 M€) au total. Southampton qui en touchait le moins, bénéficiait "seulement de 128,2 M£ (148,4 M€). Le rapport n'a rien à voir avec la Ligue 1 ou Paris touche 3 à 6 fois plus que des clubs comme Angers, Le Havre et Montpellier.

Jacques de Miscault

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