le11
·27 de janeiro de 2025
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·27 de janeiro de 2025
Très discret à Amiens, tout en continuant à tirer les ficelles en coulisses avec ses appuis en interne, John Williams a finalement profité d’un entretien accordé au quotidien Sud Ouest pour « clarifier » sa situation. Se présentant comme un « dirigeant bénévole » auprès des Girondins, l’ancien agent assure toujours être en lien avec le club picard.
Quelques jours après l’annonce du prêt d’Yvan Ikia Dimi à Bordeaux, une décision qui n’a pas fait l’unanimité en interne, John Williams réfute l’idée selon laquelle il dépouille Amiens, avec ce deuxième mouvement entre les deux clubs en l’espace de quelques mois. « Yvan Ikia Dimi n’a joué que 33 minutes de L2 en 6 mois : son prêt va rendre service à Amiens car il a besoin de jouer, argumente-t-il dans les colonnes de Sud Ouest. Mi-décembre, le coach disait qu’il n’était pas dans le groupe car il devait travailler plus. Le coach (Omar Daf) souhaitait qu’Andy parte. Il en avait fait la demande dès le mois de juin.«
Surtout, John Williams assume cette double casquette qui n’a pourtant rien de normal, se présentant comme « un dirigeant bénévole » du côté de Bordeaux. « L’été dernier, le club était dans l’urgence : le championnat avait commencé, il fallait vite trouver des joueurs pour la survie sportive. Les quatre premiers jours, on a passé 15 ou 16 heures à chercher, téléphoner, précise-t-il. Passé ce pic, on a continué pour compléter l’effectif. J’étais tellement dans le jus que je n’ai vu personne et cette situation provisoire a duré. Mon moteur, c’est la passion, l’envie et le besoin de réussir. J’ai eu la chance de bien gagner ma vie, je peux assurer mon quotidien. »
Sur ce point, les mouvements incessants réalisés avec l’Amiens SC ces dernières années, avec en moyenne vingt mouvements par saison à une période, n’y sont sans doute pas étrangers. L’Amiens SC justement, John Williams assure toujours y prêter attention. « Je continue de travailler pour eux« , a-t-il répondu sommairement à la question « êtes-vous toujours en contact avec Amiens ? » Un club pour lequel il aurait également fait preuve de dévouement à ses débuts. « Je suis arrivé à Amiens en décembre 2014 et pendant trois ans, j’ai travaillé gratuitement. J’avais deux scouts, et je finançais notre activité avec ce que j’avais gagné auparavant comme agent. »
Baptiste Fernandez/Icon Sport
Le tout avant le grand saut en Ligue 1, en 2017, qui aurait tout changé. « J’ai créé une société et nous avons contractualisé. Nous avons une exclusivité sur la L1 et la L2, mais pas le N1 ou N2, rappelle-t-il, histoire de justifier la clause lui permettant aujourd’hui de s’impliquer pleinement à Bordeaux. Je peux me permettre pendant quelque temps de prendre en charge le fonctionnement et le déplacement de mes scouts. » Un rôle dont l’intéressé a toujours rêvé. « En 2021, je me suis retrouvé dans un groupe qui voulait racheter le club, rappelle l’ancien agent. Ils ont regardé la data room, m’ont sollicité pour piloter le sportif. La situation économique leur a fait peur et ils n’ont pas fait d’offres. J’aurais aimé travailler ici à l’époque M6 et de Jean-Louis Triaud. »
Quelques années plus tard, John Williams se rattrape bien, sans doute au détriment de l’Amiens SC, qui attend qu’il termine ses emplettes bordelaises avant de le voir débarquer dans les dernières heures du mercato, comme ce fut le cas en août dernier. Tout ça en sachant que, selon certains échos, le bras droit de Bernard Joannin aurait même tenté de dérouter Victor Lobry vers Bordeaux avant sa signature définitive à Amiens. Sans doute pour rendre service…
Crédits photo : Dave Winter/Icon Sport