Lucarne Opposée
·01 de abril de 2025
Japon – J.League 2025 : bataille au sommet

Lucarne Opposée
·01 de abril de 2025
Shimizu et Kawasakki s’accrochent au podium, Hiroshima le quitte. Le bilan de la septième journée de J1 League 2025.
Muet sur le dernier match et encore très irrégulier, Frontale avait tout de même l’occasion de se rapprocher du podium face à un FC Tokyo en difficulté. Shigetoshi Hasebe commençait à être critiqué à Kawasaki pour sa vision assez pragmatique du football. L’ancien coach de Fukuoka prône un jeu défensif et raisonnable où le bloc doit rester en place et où chaque action est précieuse et doit parfaitement être exploitée. Il semblait avoir cependant trouvé ses hommes, avec une défense composée des latéraux Sota Miura et Asahi Sasaki, et des centraux Yuichi Maruyama et Kota Takai. Un quatuor indéboulonnable. Pour apporter de la fraîcheur, le revenant Ryota Oshima, premier match de la saison, s’associait dans un double-pivot avec Yuki Yamamoto. Akihiro Ienaga et Shin Yamada étaient également de retour dans le onze, préférés à Tatsuya Ito et Erison. Pour son FC Tokyo, Rikizo Matsuhashi apportait quelques légers changements par rapport au déplacement à Fukuoka. Le club de la capitale restait sur trois matchs sans marquer. Privé de Masato Morishige, c’est le jeune Seiji Kimura qui accompagnait les tout aussi jeunes Kanta Doi et Teppei Oka. Utilisé un peu partout, l’ancien universitaire Soma Anzai occupait cette fois ci celui de piston gauche en l’absence de Yuto Nagatomo. Devant, Kein Sato reprenait sa place à Keita Yamashita, et était associé à Teruhito Nakagawa et Kota Tawaratsumida.
Comme très souvent cette saison, le premier quart d’heure du FC Tokyo est presque parfait. Kota Tawaratsumida profite de la lenteur de la charnière de Kawasaki pour s’engouffrer dès la septième minute plein axe après une belle passe en profondeur de Kein Sato, mais bute sur le portier franco-japonais Louis Yamaguchi. C’est la plus belle occasion du FC Tokyo sur le match. Le club tokyoïte reste quand même dangereux, proposant un football un peu plus vivant que son adversaire. Adversaire qui a beaucoup de difficultés à la construction. Trop statique par moment, trop précipité de l’autre, Frontale n’est dangereux que sur coups de pied arrêtés. Mais la tendance s’inverse dans le second acte. Jusqu’à présent peu inquiétée, la défense du FC Tokyo commence à subir. Mais elle manque cruellement d’expérience. Asahi Sasaki trouve Yasuto Wakizaka, au point de penalty, cerné par sept adversaires totalement statiques. Il dévie la balle sur Shin Yamada, qui fait parler son jeu de corps pour frapper en pivot. Le ballon est ralenti par Taishi Brandon Nozawa mais termine tout de même au fond des filets. Le festival d’erreurs défensives commence. Le coupable suivant : Eiji Shirai. Entré en jeu quelques instants plus tôt, Tatsuya Ito surgit dans la surface à la suite d’un centre d’Asahi Sasaki mal dégagé par Keigo Higashi. L’ailier est totalement oublié au marquage par le latéral tokyoïte. Frontale plie le match, puis s’offre même le trois à zéro en fin de rencontre. Incompréhension entre Keigo Higashi et Seiji Kimura au niveau du rond central. Yasuto Wakizaka récupère le ballon, arrive devant Taishi Brandon Nozawa, et décale pour Erison, qui est lancé. Kawasaki a réalisé la seconde mi-temps parfaite. Le club du Kanagawa a parfaitement appliqué les consignes de son coach : une défense très solide, avec un match référence d’Asahi Sasaki et de Kota Takai, et de l’efficacité devant. Le FC Tokyo enchaîne son quatrième match sans inscrire le moindre but. Le club de la capitale a aussi perdu cet affrontement sur la qualité de son banc. Pendant que leur adversaire faisait rentrer Tatsuya Ito, Erison, So Kawahara ou Kento Tachibanada, les Bleu et Rouge devaient se contenter de Koki Tsukagawa, Tsuyoshi Ogashiwa et Keigo Higashi. Des joueurs qui n’ont clairement pas le niveau pour jouer dans l’élite. Et qui remettent beaucoup en question la cellule de recrutement d’un club pourtant considéré parmi les plus riches.
Alors que sa dernière victoire remontait au soir de la deuxième journée, Shimizu payait depuis quelques semaines un schéma de jeu peut-être trop simple et un manque de lucidité offensive. La défaite face à un Kyoto pourtant peu inspiré devait servir d’électrochoc pour la réception de Shonan. Un onze plutôt classique était aligné par Tadahiro Akiba, avec un retour dans une défense à cinq, après quelques expérimentations. Yuji Takahashi accompagnait Sen Takagi et Jelani Sumiyoshi derrière. Zento Uno était de retour aux côtés de Matheus Bueno au milieu. L’ancien sélectionneur adjoint du Japon U23 se servait aussi du bon résultat en Levain Cup contre Sagamihara pour finaliser sa composition. Le vétéran Yutaka Yoshida était ainsi préféré à Hikaru Nakahara au poste de piston gauche. Shimizu recevait un Shonan flamboyant en début de saison mais un peu rentré dans le rang. Et qui venait, à la surprise générale, de se séparer du buteur Lukian. La recrue de fin de mercato Yutaro Oda le remplaçait sur la feuille de match. Le onze aligné était sinon assez classique, à l’exception du milieu, totalement remodelé. Naoya Takahashi était préféré au poste de numéro six à Kohei Okuno, qui avait été en difficulté face au Vissel Kobe. L’expérimenté Hiroaki Okuno, fraîchement débarqué du Cerezo Osaka, évoluait lui un cran au-dessus. Il était arrivé d’urgence après la blessure de Taiyo Hiraoka. Habitué à garder le ballon est à développer son jeu progressivement, Shimizu fait le choix cette fois-ci de le laisser à l’adversaire, et de plutôt aborder ce match comme celui face à Hiroshima, en essayant d’empêcher l’attaque ennemie de se rapprocher à moins de trente mètres des cages de Yuya Oki. La défense de Shonan est tendue. Après avoir récupéré un ballon avec Naoya Takahashi, Yuto Suzuki tergiverse et tente une passe en retrait pour Kim Min-tae. Mais Zento Uno est en embuscade, tente de chiper le ballon, et est stoppé de manière irrégulière par le défenseur sud-coréen. Le penalty est transformé par Koya Kitagawa. Shonan joue alors plus haut pour tenter d’égaliser et laisse beaucoup d’espaces, surtout dans le dos de Taiga Hata et Tomoya Fujii. Junnosuke Suzuki et Yuto Suzuki doivent donc tenter de compenser, mais ouvrent des espaces dans l’axe. Le repli des milieux est trop lent pour combler ces trous. Et ça profite au milieu Matheus Bueno qui tente une percée, puis qui décale le ballon à sa gauche à l’entrée de surface, où Kai Matsuzaki, absolument seul, n’a plus qu’à glisser une frappe sous Naoto Kamifukumoto. Au retour des vestiaires, Shonan pense cueillir S-Pulse à froid, mais Hiroaki Okuno est hors-jeu de quelques centimètres. Puis, déjà coupable en première mi-temps, le pourtant si fiable Kim Min-tae rate une passe rsiquée en une touche de balle. Le ballon est subtilisé par Matheus Bueno, qui trouve en profondeur Koya Kitagawa. L’ancien du Rapid Wien inscrit un doublé et scelle le match. Pour son retour à cinq derrière, Shimizu a parfaitement rempli sa mission. Shonan a eu peu d’occasions. Tadahiro Akiba n’avait cependant pas prévu que son adversaire allait autant lui mâcher le travail avec deux erreurs de transmission et des erreurs de placement. Le club de Shizuoka remonte à la cinquième place, à égalité de points avec son adversaire du jour.
La sonnette d’alarme était tirée depuis plusieurs semaines, mais Hiroshima a fini par céder et concéder sa première défaite en championnat de la saison. Et ce face à un Kyoto qui avait déjà battu Kawasaki et Shimizu et qui semblait être spécialiste pour faire tomber les clubs de première partie de tableau. L’Allemand Michael Skibbe pouvait profiter pour ce match de la recrue française Valère Germain. Il permettait de faire descendre d’un cran Ryo Germain, lui qui avait performé dans ce rôle de faux ailier à Iwata aux côtés de Matheus Peixoto ou Ryoga Sato. Le jeune Sota Nakamura en faisait donc les frais et retrouvait sa place sur le banc, où se trouvait aussi Naoki Maeda, recrue de dernière minute. Le reste du onze était très classique, avec un milieu composé de Satoshi Tanaka et Hayao Kawabe. Jo Gwi-jae, entraîneur de Kyoto, partait lui aussi sur des bases classiques. Privé de Patrick William, le sud-coréen redonnait sa confiance à Hisashi Appiah Tawiah derrière. Sota Kawasaki faisait également son retour dans le onze, dans un milieu très complet avec Shimpei Fukuoka et Taiki Hirato. Avce Marco Tulio blessé et Masaya Okugawa tout juste remis, Temma Matsuda assurait donc une nouvelle fois le rôle d’ailier gauche, soutenu par les courses de Taiki Hirato qui dézonait beaucoup, comme souvent. Face à une équipe de Kyoto solidaire, mais pourtant pas particulièrement reclue dans sa surface, Hiroshima peine à trouver des solutions devant. Les frappes s’enchaînent, mais manquent de conviction et de précision. Valère Germain est totalement privé de ballons. Le Français aurait pu débloquer son compteur en J1 en début de seconde période après une intervention ratée de Hisashi Appiah Tawiah, mais il bute sur Gakuji Ota. Une action qui réveille Sanga. Après un ballon récupéré dans leur surface, les Violet et Noir se projettent vite et se retrouvent en trois contre deux. Sota Kawasaki décale Taiki Hirato, qui glisse la balle à Rafael Elias. Le Brésilien plante son troisième pion de l’année. Les individualités de Kyoto ont du mal à être gérées par la défense du Sanfrecce, qui subit beaucoup, notamment sur les percées dans l’axe de Sota Kawasaki. En fin de seconde période, alors que la qualité technique s’est grandement détériorée, Gakuji Ota assure face aux quelques situations de Hiroshima, et permet à son équipe de s’imposer. Kyoto revient à égalité de points avec son adversaire. On peine encore à comprendre le plan de jeu de l’équipe de Jo Gwi-jae, qui n’est vraiment pas agréable à voir jouer. Mais elle s’impose avec cinquante-sept pourcents de passes réussies face au vice-champion en titre.
Après quatre première journées de haut niveau, le promu Okayama commençait à rentrer dans le rang. Défaite face à Urawa, nul face à Kawasaki, et surtout aucun but inscrit lors de ces deux matchs. Le Fagiano, également éliminé de Levain Cup par le Giravanz Kitakyushu, club de J3 League, recevait Yokohama FM. Les Marinos, eux, étaient sur une dynamique inverse, et avaient remporté avant la trêve internationale leur premier match de la saison. Takashi Kiyama alignait pour cette partie le même onze que face à Kawasaki, où il avait jugé l’imperméabilité défensive satisfaisante. Okayama se satisferait d’un match nul. Le jeu Kota Kudo était donc associé à Daichi Tagami et Yugo Tatsuta en défense. Le défenseur central Kaito Fujii, fraîchement diplomé de l’Université Ryutsu Keizai était aussi de la partie dans un milieu à deux avec Ibuki Fujita. Pointé pour son inefficacité, le brésilien Lucao conservait la confiance du coach et occupait la pointe de l’attaque. Peu de changements non plus dans la composition des Marinos, qui avaient réalisé une belle prestation face au Gamba Osaka. Un seul changement, le retour de blessure de Thomas Deng en défense, préféré à Sandy Walsh. Yan, Daiya Tono, Asahi Uenaka et Anderson Lopes constituaient l’attaque. Un match qui oppose deux des cinq meilleures défenses risque d’être plutôt ennuyant. Et c’est le cas en première période. Les Marinos ont la possession. Mais comme depuis le début de saison, les hommes de Steve Holland ont du mal à le faire vivre le ballon, et prennent peu de risques offensivement. Sur les quelques situations concédées par un Fagiano qui attend, Svend Brodersen s’interpose. La deuxième mi-temps conserve cette même physionomie. Okayama n’a presque plus la balle, mais sa défense en zone empêche YFM de se procurer des grosses occasions. Seul un poteau d’Anderson Lopes après une belle percée de Riku Yamane fait frissonner le JFE Hare no Kuni Stadium. Le Fagiano existe surtout sur corner. Et c’est après l’heure de jeu, sur un corner de Yuta Kamiya qui n’est pas dégagé, que le brésilien Lucão glisse un ballon au fond des filets. Une addition qui aurait pu être plus salée, mais le but inscrit par Yuta Kamiya trois minutes plus tard est refusé. Okayama décroche donc les trois points et grimpe à la sixième place. Meilleure défense du championnat à égalité avec Kawasaki, le Fagiano fait une nouvelle fois tomber un club en difficulté offensivement, après le Gamba Osaka. Le club du Chugoku joue avec ses armes, et conserve son invincibilité à domicile.
Le leader Kashima s’est imposé sur la plus petite des marges un but à zéro face au Vissel Kobe, dans un match de mauvaise qualité. Les Antlers peuvent remercier Leo Ceara. Le Brésilien a inscrit son sixième but en sept matchs. À noter qu’il survient après un long ballon du gardien Tomoki Hayakawa, crédité de la passe décisive. Le Machida Zelvia et l’Avispa Fukuoka se quittent sur un score de parité, deux buts partout. Le défenseur Daihachi Okamura a ouvert le score pour les Tokyoïtes, avant que son homologue Tomoya Ando n’égalise. L’Avispa est passé devant grâce à un but contre son camp de Kosei Tani, mais Keiya Sento finit par arracher le point du match nul, qui permet à Machida de conserver sa deuxième place. Podium constitué aussi de Kashiwa, qui n’a pas été capable de percer la défense du Tokyo Verdy. Score final vierge. Affrontement spectaculaire entre deux équipes en difficulté défensivement, l’Albirex Niigata et le Gamba Osaka. Score final de trois partout avec des buts de Motoki Hasegawa, Jin Okamura et Ken Yamura côté Albirex, et un doublé d’Issam Jebali ainsi qu’un penalty de Takashi Usami pour le Gamba. Première victoire de la saison pour Grampus face à Yokohama FC grâce à Ryuji Izumi et Sho Inagaki. YFC a réduit l’écart en toute fin de match grâce à Musashi Suzuki, mais c’était trop tard. Nagoya quitte sa place de lanterne rouge et revient à deux points de son adversaire du jour. De retour de blessure, Ryoma Watanabe a permis à Urawa d’accrocher le point du match nul dans un duel de mal classés face au Cerezo Osaka. Les Rose et Blanc avaient ouvert le score après moins de deux minutes grâce à Rafael Ratao. Osaka est dix-septième et Urawa treizième.