Le Journal du Real
·17 January 2025
Le Journal du Real
·17 January 2025
Sous les étoiles de la capitale espagnole, ce jeudi soir, le Real Madrid a décidé de prolonger le plaisir. Et ne vous fiez pas aux apparences, le score final de 5-2 en faveur des Merengues est plus proche d’un combat âpre que d’un long fleuve tranquille. Un huitième de finale face au Celta de Vigo durant lequel le schéma défensif du douzième de Liga a parfaitement mis en relief les défauts du dispositif offensif madrilène.
Quatre ou trois attaquants ? C’est un débat, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du club, qui rythme l’actualité des Los Blancos depuis le mois d’août. Une question en suspens depuis six mois, dont la réponse semble encore très loin d’être trouvée. Les quatuors mis en place lors des derniers matchs par Carlo Ancelotti n’ont pas apporté une réelle satisfaction.
D’ailleurs, ce huitième de finale n’a pas échappé à cette tendance. Au sein de la composition du soir madrilène avec ballon, le double pivot Ceballos-Tchouaméni se trouvait en retrait d’une ligne de quatre Modric-Brahim-Mbappé-Vinicius. Une équipe coupée en deux sur la feuille de match… Mais aussi sur le carré vert ! Le cruel manque de spontanéité, d’automatisme, de jeu direct, de création, de changement de rythme, ou encore de liant a eu pour conséquence directe de totalement dissocier ces deux lignes. Ajoutez à cela une absence de mouvements sans ballon et de trop rares dépassements de fonction, et nous obtenons une Maison Blanche qui n’a d’autre solution que d’exécuter de longues transversales axiales.
La raison de cette absence de connexion entre milieux et attaquants se situe peut-être au sein de cette ligne offensive trop importante. En effet, même si Brahim et Modric apparaissaient davantage comme des milieux offensifs, la montée constante des deux latéraux (Fran Garcia et Lucas Vazquez) donnait six couloirs de jeu à exploiter. Sauf que, orpheline du métronome Kroos, le Real ne dispose plus d’un véritable distributeur. Un rôle bien précis pouvant potentiellement remplacer un des membres de ces quatuors offensifs, dont les profils ne se révèlent pas vraiment diversifiés. Le but étant que l’attaque merengue devienne une mosaïque aux différentes couleurs, s’éloignant de son aspect robotique voire stéréotypé qui repose sur des fulgurances individuelles.
C’est d’ailleurs sûrement pour cela que le Celta a opté pour un bloc dense, appuyant sur la faille des locaux. Un 5-4-1 qui protège cette zone axiale si décisive grâce à cinq gardes vêtus de bleu marine, ne laissant pas un mètre aux Merengues. Ce marquage en zone galicien, habituellement loin d’être impérial, a justement pu être facilité par le manque de mouvements madrilènes. Les visiteurs se retrouvaient alors constamment en supériorité numérique au cours des tentatives d’incursion madrilène.
Mais au-delà de cet aspect presque numérique, il s’agit d’un véritable problème de fond tactique qui gangrène les offensives blanches. Oui, les Merengues ont, malgré eux, les défauts de leurs qualités. Enfin, c’est ce que cette équipe laisse transparaître, car ces défauts se trouvent largement complémentaires de leurs qualités.
La principale force de ce concerto offensif réside dans les multiples prises de profondeurs, exploitant généralement à merveille le demi-espace adverse. Une aisance dans ce domaine, qui vient s’opposer aux difficultés des locaux à exploiter tout leur potentiel lorsque les espaces se font rares. Comme indiqué précédemment, les combinaisons en peu de touches demeurent rares, les joueurs préférant trouver la brèche par leurs propres facilités techniques.
Une lacune omniprésente depuis le début de saison n’ayant pas échappé au staff galicien. Cette organisation en 5-4-1, loin d’être hasardeuse, incarne un véritable choix tactique en forme de damier qui s’est avéré plus que payant. On parle ici d’une disposition précise, au sein de laquelle les défenseurs créent constamment des triangles avec leurs milieux, ce qui permet de couper les lignes de passes et surtout de bloquer les intervalles. Une initiative des Galiciens prise au détriment de certains espaces, laissés vacants.
Toutefois, les Merengues ne sont pas parvenus à s’adapter en exploitant ce défaut. La raison ? Évoluer entre les lignes demande un jeu de passes léché aux touches réduites, permettant de créer le bon décalage au bon moment en profitant du retard des défenseurs au marquage. Vous l’aurez compris, cela nécessite des forces évidentes que le Real n’emploie que trop rarement. Eux cherchent la verticalité, la profondeur coûte que coûte. Ainsi, totalement bloqués par les hommes de Claudio Giraldez, ces derniers cherchaient à sauter ces lignes à l’aide de petits ballons lobés compliqués à exécuter, mais aussi à réceptionner.
Finalement, à l’instar des deux premiers buts, l’attaque de la Maison Blanche se résume à des fulgurances individuelles, des transitions, des contres ou encore des projections rapides à la récupération. Loin de vouloir tirer la sonnette d’alarme, ce constat admet que si le Real souhaite conquérir de nouveaux trophées cette saison, la correction de cet aspect fait figure de prérequis indispensable.