OnzeMondial
·19 de dezembro de 2024
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·19 de dezembro de 2024
La Ligue 2 est un championnat qui recèle de nombreux talents. Chaque année, plusieurs pépites franchissent le cap et brillent dans l'élite. Tous les mois, Onze Mondial part à la découverte de ces cracks de l’ombre. Pur produit du centre de formation de l’ASSE, Louis Mouton a débuté son aventure en Vert sous les ordres de Laurent Batlles. Exilé en prêt depuis le début de saison à Pau, le milieu s’est solidement installé dans l’entrejeu à seulement 21 ans. De quoi en faire un joueur déjà confirmé de l’antichambre de la Ligue 1 ?
Voici quelques extraits de notre interview de Louis Mouton. L’intégralité de cet interview de 2 pages est à retrouver dans le magazine n°364 de Onze Mondial disponible en kiosque et sur notre eshop depuis le 9 février.
Entretien réalisé avant son retour à l'ASSE.
« J’ai toujours baigné dans le football. Mon père jouait à Veauche, le club de ma ville. Le week-end, j’allais le voir jouer. De fil en aiguille, tu prends un ballon pour jouer sur le côté, tu commences à te faire des potes pour jouer. À la maison, mon père regardait aussi les matchs. J’ai pratiqué d’autres sports, notamment le tennis, mais j’ai dû arrêter quand j’ai signé à l’ASSE. Ma prof était dégoûtée, car je commençais à disputer les championnats de la Loire. J’adorais ce sport. C’est un sport individuel. Quand tu loupes, c’est de ta faute. Il faut toujours se remettre en question.
À Saint-Étienne, le football prend une place prépondérante. J’allais voir les grosses affiches contre l’OM, l’OL ou le PSG. Quand tu vois cette ferveur, ça te donne envie de jouer au football. Je me suis toujours dit que je ferais footballeur. À l'école, les profs n’étaient pas d’accord. Quand tu dis que tu veux devenir footballeur, on te répond que c’est une passion, pas un métier.
Comme tous les joueurs passés par un centre, il y a eu des moments très durs. Et a contrario, tu vis des moments exceptionnels. On grandit plus vite que la moyenne, car il faut être professionnel au foot et performant à l’école. Tu as la pression des parents, du club, des CPE, des profs. Tu dois avoir un gros mental. Tous les coachs que j’ai eus avaient des profils différents. Chacun m’a apporté quelque chose. Dans certaines périodes, on ne comprend pas certaines critiques, mais finalement, c’est toujours utile. Tu t’en rends compte avec le recul.
Juste avant l’arrivée de Dupraz, avant que le coach Puel se fasse licencier, il y a eu une opposition entre la réserve et les professionnels. J'ai été très bon et j’ai fait la semaine avec le groupe. Derrière, Claude Puel s’est fait virer, Pascal Dupraz est arrivé, et il m’a gardé dans le groupe. Il y avait de très bons joueurs à l’époque. Si le club descend, c’est que la mayonnaise n’a pas pris, ça n’est pas une question de niveau. J’ai kiffé apprendre à leurs côtés malgré la situation de l’équipe. En tant que joueur formé à l’ASSE, j’ai toujours connu cette ferveur. On allait disputer des derbys en U17 contre l’OL, il y avait des centaines de supporters qui se déplaçaient. La ferveur quand tu gagnes, c’est hors du commun, mais quand tu perds, il faut être prêt à tout.
Le football est un métier avant tout, il ne faut pas l’oublier. Si quelqu’un a un coup de moins bien dans un autre métier, ça peut passer. Dans le football, ça n’est pas possible. À la moindre erreur, les gens vont te critiquer, alors que tu fais tout pour donner le maximum. Quand le club est descendu, j’étais sous le choc, on a tous vu les images après Auxerre. C’était un coup dur pour tout le monde, un choc émotionnel, il faut du temps pour s’en remettre. Mais à ce moment-là, c’est aussi une chance pour moi. Comme le disait Romain Hamouma, le train ne passe qu’une fois. Il ne faut pas le louper.
Au début, ce n’est que du kiff. Je profitais de chaque moment, de chaque groupe. Ensuite, comme tout compétiteur, on a envie de plus. Lors de mon départ de Sainté, j’avais besoin de temps de jeu. Il fallait que je continue à prendre de l’expérience. Le coach Batlles était d’accord avec ça, il a poussé pour le prêt, car il savait que c’était bénéfique pour moi. Le 15 août, Pau a appelé, le 16 août, j’étais à Pau. Ici, le club est à taille humaine. Les installations sont plus petites, mais il y a tout pour bien bosser. Victor Lobry, qui avait joué à Pau et que je côtoyais à l’ASSE, m’a vanté les mérites du club. Je suis arrivé avec les dents qui rayent le parquet. J’ai bossé très dur pour être prêt. Le coach a rapidement été satisfait de moi, de ce que j’apportais au groupe sur comme en dehors du terrain.
Je suis un jeune vieux. Malgré mon jeune âge, j’ai une bonne relation avec les anciens du vestiaire. Je fais un peu la passerelle entre les jeunes et les vieux. J’ai l’impression d’avoir passé un premier cap. Avec Pau, on va essayer de faire mieux que l’an dernier (13e place, ndlr). On ne veut pas lâcher le haut de tableau. Individuellement, je veux enchaîner les matchs. Je me plais à Pau, je vais tout donner, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve. Mais dans ma tête, je reviens à l’ASSE pour m’imposer et faire de belles choses. »
Le foot en famille
« Jouer avec mon frère (Jules Mouton, U19 à l’ASSE, ndlr) ? C’est rare d’avoir des frères qui peuvent jouer ensemble. Personnellement, j’ai passé le palier professionnel, même si ne je me considère pas comme complètement confirmé, j’ai encore du chemin à faire. Lui, c’est un joueur avec un gros potentiel, un vrai bon joueur de football. J’espère qu’avant de s’imaginer jouer un jour ensemble, il puisse déjà passer ce cap-là et atteindre le niveau professionnel, arriver à pouvoir vivre de sa passion. C’est tout ce que je lui souhaite. Jouer avec son frère sous le même maillot, et encore plus sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, ce serait exceptionnel. Ça serait une belle histoire, les parents seraient contents ! »
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