RC Lens : Landry Chauvin, observateur privilégié du parcours d’Andy Diouf « Il va casser ce plafond de verre » | OneFootball

À 22 ans, Andy Diouf incarne à la fois l’espoir et la frustration du RC Lens. Arrivé en 2023 pour 15 millions d’euros, il affiche des statistiques modestes (1 but, 1 passe décisive en Ligue 1), mais son potentiel technique et sa puissance physique sont reconnus. Landry Chauvin, qui l’a formé à Rennes, fait les éloges du milieu de terrain lensois.

Un travailleur acharné

Landry Chauvin, en fin de contrat à la DTN en juin et ancien directeur du centre de formation de Rennes où est passé Andy Diouf, salue le professionnalisme de l’international espoir français : « Il a toujours été comme ça mais il n’a pas pris conscience de son réel potentiel. Comme il est super bien éduqué, il a presque trop de respect et ça se ressent dans son jeu ». En interne, on le dépeint comme un vrai travailleur, toujours l’un des premiers à l’entraînement, il est très apprécié. Mais l’ancien directeur du centre de formation du Stade Malherbe de Caen va plus loin « Il va casser ce plafond de verre. Il a toujours franchi les étapes comme ça, d’un coup ».

Ayant suivi le milieu de terrain dès ses 15 ans au Stade Rennais puis en équipe de France U19/U20, Landry Chauvin dispose d’un recul unique pour analyser son évolution : « Adolescent, il avait une vision du jeu rare mais une carrure frêle. Sa puissance physique s’est développée plus tard, et c’est aujourd’hui l’un de ses atouts majeurs ». Le technicien souligne sa capacité à « récupérer le ballon et déclencher des transitions rapides », tout en insistant sur une marge de progression : « Il excelle dans l’avant-dernière passe, mais doit gagner en précision dans les derniers mètres ».

Le Lensois ne fuit pas les critiques, reconnaissant lui-même ses lacunes offensives. Comparé à des talents émergents comme Désiré Doué ou Bradley Barcola, Diouf mise sur un travail méthodique pour combler son retard, notamment dans la finition. Son profil hybride, à la fois récupérateur et relayeur, reste un atout clé pour le RC Lens, à condition d’y ajouter une dimension décisive.

« C’est un mec jeune qui a toute une carrière devant lui, répond Will Still, son entraîneur. On voit qu’en plus de son physique, il va vite, il est imposant et il a une qualité technique supérieure à la moyenne. On doit continuer à travailler avec lui cette prise de décision, d’informations, à quel moment il faut jouer juste, à quel moment il faut courir dans l’espace, à quel moment, il faut donner la bonne passe. Mais Andy suit la courbe prévue. On savait qu’il fallait l’accompagner ».

Les Sang et Or ne se précipitent pas dans le développement de leur pépite de 21 ans. Ils privilégient une progression à moyen terme. Cette approche pourrait porter ses fruits et peut être déclencher son explosion à terme. Comme Fofana. « Être parti en Suisse (à Bâle, 2022-2023) a été capital car sa carrière végétait, souligne Chauvin. Lui doit jouer, jouer, jouer car c’est un diesel. Il démarre souvent tranquillement et quand il entre, d’ailleurs, il doit s’échauffer au moins trente minutes pour être prêt ».

Wesley Saïd, son coéquipier, ne cache pas sa foi en son talent, saluant son « potentiel évident » tout en soulignant une marge de progression : « Oui, il doit gagner en efficacité, mais c’est une question de temps », insiste-t-il. Diouf, lucide, assume les critiques : « Les attentes sur ma finition ne me stressent pas. Je comprends l’agacement des supporters quand une action bien construite échoue devant le but… Je partage cette frustration et je m’entraîne dur pour y remédier ». . Un premier but à domicile pourrait sceller sa transformation en attaquant décisif, clé de son avenir lensois.

Marius DELOBEL

Crédits photo : Maxime Le Pihif/Icon Sport